l’essentiel
Le président du musée d’Orsay et amoureux de l’œuvre de Pierre Soulages est décédé subitement ce dimanche.

Benoît Decron, ancien conservateur du musée Soulages, a été touché par la mort « brutale », de Sylvain Amic, dimanche, qui, depuis avril 2024 était devenu le président du musée d’Orsay et du musée de l’Orangerie. Il était également fin connaisseur de l’œuvre de Soulages. « Grâce à son intervention, le musée Soulages a eu en prêt pour l’exposition Agnès Varda le Brick au clair de lune de Gustave Le Gray : cette marine photographiée, à Sète en 1856 était une œuvre admirée par Pierre Soulages », explique par exemple Benoît Decron. Pour qui Sylvain Amic fut un personnage clé de sa venue à Rodez. « J’ai connu Sylvain il y a environ vingt ans, conservateur chargé des XIXe et XXes siècles au musée Fabre de Montpellier, auprès du directeur Michel Hilaire. Au musée des Sables d’Olonne nous faisions en été 2008 les Ungemalte Bilder (Images non peintes) du même peintre : ça nous a rapprochés. En août 2008, le tout premier, il m’encourageait à m’intéresser à Pierre Soulages et son musée en devenir… J’y allais ».

Montpellier, Paris…

Benoît Decron évoque également la proximité de Sylvain Amic avec le couple Soulages.  » En 2010, le musée Fabre organisait avec le musée Soulages en préfiguration une exposition sur les vitraux de Conques, avec Sylvain à la manœuvre. Une amitié se créait entre le couple Soulages, Pierre Encrevé et Sylvain Amic. Sylvain a aussi accroché les salles Soulages à Montpellier en 2009″. Parti à Rouen pour diriger les musées de la Métropole, il ira ensuite à Paris auprès de la ministre de la culture Rima Abdul- Malak. « Combien de fois il épaula le musée Soulages-EPCC en haut lieu ? Il le connaissait très bien. En octobre 2022, le musée Soulages travaillait étroitement avec Colette, les services de l’Élysée et lui pour la mise en place de l’hommage à Pierre Soulages dans la cour Carrée du Louvre. On pouvait compter sur lui : jamais un appel auquel il ne répondît pas. »

C’est donc avec beaucoup d’émotion que Benoît Decron a appris la disparition de Sylvain Amic. « Comme beaucoup de ses amis je me suis réjoui de sa nomination à Orsay. Ce grand professionnel aux incessantes curiosités le méritait, tellement éloigné de l’entre-soi de certains pontes de musées, dans le moule. Atypique est le mot qui qualifie ce conservateur issu – comme d’autres – de l’Éducation Nationale, accessible, généreux et cultivé. Gardant l’ami dans mon cœur et adressant à son épouse, à leur fils, à ses proches et son équipe d’Orsay mes pensées les plus sincères ».