Pour préparer la date du 10 septembre, les étudiant·es de Rennes commencent à s’organiser en assemblées générales dans les universités, comme mardi à Rennes 2, mercredi à Sciences Po, jeudi à Rennes 1 et vendredi à l’INSA. Mais c’est également le cas à Askoria, l’école du travail social de Rennes, où l’AG a signé un appel unitaire avec différents syndicats du secteur médico-social et juridique, aux côtés des étudiants. En plus de ces derniers, des membres du personnel préparent la mobilisation du 10 septembre, afin de soutenir les grèves des travailleurs et de s’organiser sur les lieux d’études avec leurs propres revendications.

Sur le campus de Rennes 2, mardi soir, plus de deux cents étudiant·es se sont réunis. Avec le Poing Levé, nous avons insisté sur la nécessité de mener une offensive politique, qui dénonce la volonté du gouvernement de faire payer la dette et le réarmement aux classes populaires.

Mercredi midi, à l’AG de Sciences Po Rennes, près de 80 étudiant·es ont voté le soutien au mouvement contre le budget Bayrou. Nos camarades du Poing Levé ont défendu la nécessité pour l’AG de porter ses propres revendications politiques en faveur d’une alliance entre étudiants et membres du personnel de l’IEP, et contre la présence d’entreprises liées à l’armée, comme Thalès. Même son de cloche à Rennes 1. L’AG de ce jeudi midi a réuni environ 90 personnes, et a été marquée par des discussions sur le génocide en Palestine et l’accélération de la présence du complexe militaro-industriel à l’université.

En effet, le budget Bayrou prépare la militarisation en renforçant les finances de l’armée, mais ce phénomène est déjà visible dans l’Enseignement supérieur et la recherche, notamment sur le campus de Beaulieu à Rennes. Fin juin, l’UFR Informatique-Électronique de l’Université de Rennes a signé un partenariat d’un an avec le commandement de la cyberdéfense, le COMCYBER, une organisation faisant partie du ministère des Armées, tandis que la Cyberschool de Rennes organise des rencontres avec l’entreprise d’armement Thalès. L’université a également un laboratoire sous tutelle de l’INRIA, dont le dernier Contrat d’Objectif, de Moyen et de Performance (COMP) engage les chercheurs à créer des équipes travaillant sur une thématique liée à la défense et à développer le transfert industriel de technologies pour la défense.

Organisons la riposte étudiante, contre Bayrou, Macron et la Ve République

D’autres assemblées étudiantes sont prévues dans les prochains jours, à Rennes 1 sur le campus de Beaulieu, et à l’INSA. Cette dynamique à l’échelle de la ville témoigne d’une volonté partagée dans la jeunesse travailleuse et étudiante d’en découdre avec le gouvernement Bayrou et avec Macron, deux ans et demi après le 49.3 imposé pour faire passer en force la réforme des retraites, et après presque deux ans de répression contre toute solidarité avec le peuple palestinien.

La contestation à l’échelle du pays montre que la crise de la Ve République s’approfondit. Le mouvement contre le budget Bayrou est une occasion de se défendre plus largement contre l’offensive austéritaire et autoritaire du pays. Le mouvement étudiant a un rôle clé à jouer pour construire un mouvement massif portant ses propres revendications, capable de se joindre au mouvement ouvrier, et de s’affronter à Macron et aux institutions antidémocratiques de la Ve République. L’assemblée générale du 6 septembre à Rennes sera l’occasion de finaliser la préparation du 10, et de consolider le mouvement national.