Des milliers d’étudiants peinent à trouver un toit lors de chaque rentrée à Strasbourg. Petit guide des solutions, de la chambre universitaire aux hébergements d’urgence.

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Nicolas Thomas

Publié le 6 septembre 2025  ·  

Imprimé le 6 septembre 2025 à 06h00  ·  

4 minutes

Chaque mois de septembre, c’est la même histoire à Strasbourg. Les amphithéâtres se remplissent et des milliers d’étudiants cherchent désespérément un toit dans une ville avec une très forte tension locative. Chambres du Crous prises d’assaut, studios hors de prix, colocs introuvables, foyers étudiants saturés… Pour celles et ceux qui n’ont pas de canapé de secours chez des amis, trouver un toit relève parfois du parcours du combattant.

Dans la capitale alsacienne, il y a en moyenne 8,68 demandes pour une offre de location (en comparaison, ce chiffre est de 10,5 à Paris), selon une étude de Loc Service. Les loyers ont augmenté de 2,4 % sur un an entre 2024 et 2025. Nous avons rassemblé ici des solutions pour vous guider si vous êtes en difficulté. Si vous en connaissez d’autres, n’hésitez pas à les partager en commentant l’article.

Les chambres libérées par des désistements

Les résidences universitaires du Crous de Strasbourg, ce sont 4 926 chambres sur le territoire de l’Eurométropole pour environ 68 000 étudiants. Ceux qui y parviennent profitent de loyers imbattables : entre 175 et 473€, pour des surfaces allant de 9 à 25 m². Théoriquement, il fallait envoyer son dossier avant le mois de juillet.

Mais il y a tout de même un dernier espoir pour les retardataires. Les lundis et jeudis à 14h, les offres des logements encore disponibles sont publiées en fonction des désistements sur le site du Crous. « Des chambres se libèrent parfois au compte-gouttes, mais elles sont aussitôt réservées », a reconnu Sophie Roussel, directrice du Crous de Strasbourg, lors de la conférence de presse de rentrée. Connectez vous à 14h pile si vous espérez obtenir une chambre de cette manière.

En dehors des résidences du Crous, les bailleurs sociaux disposent également d’un nombre important de résidences étudiantes dans la ville. L’Observatoire territorial du logement étudiant propose une carte pour les localiser avec des liens pour se renseigner directement auprès des bailleurs sur la disponibilité des appartements.

Le parc privé, l’offre la plus large 

Pour la majorité des étudiants, la solution reste le parc privé. Pour séduire les propriétaires, mieux vaut avoir un dossier solide (pièce d’identité, justificatifs de revenus, garant, etc.). Si vous n’avez personne pour se porter caution, la garantie Visale proposée gratuitement par Action Logement peut rassurer les propriétaires. Elle permet aussi de prendre en charge le paiement du loyer et les charges locatives en cas d’impayé.

Niveau prix, le loyer est forcément plus élevé dans le parc privé. Selon l’Afges, dans sa rubrique d’aide au logement, un studio de 20 à 30 m² se louait en moyenne 566 € en 2023. Pour réduire les coûts, il est important de faire sa demande d’Aide personnalisée au logement (APL) sur le site de la Caisse d’allocations familiales

Comme l’indique Pokaa dans son guide de survie de l’étudiant strasbourgeois, l’Esplanade, le quartier Gare, Cronenbourg, la Meinau, la Robertsau et Neudorf sont les secteurs à privilégier pour trouver des loyers moins chers. Il est aussi possible d’élargir vers Schiltigheim ou Illkirch-Graffenstaden, quitte à rallonger les trajets.

Parmi les sites d’annonces à surveiller chaque jour : SeLoger, Adele, Leboncoin, BienIci, HousingAnywhere, ou Lokaviz, une plateforme du Crous. Les annonces restent rarement plus de quelques heures en ligne.

Dans ce contexte stressant, faites attention aux arnaques et aux logements insalubres. Si vous pensez être victime d’une escroquerie, n’hésitez pas à contacter l’Adil67. L’association sera en mesure de vous informer sur vos droits. 

La coloc : le choix économique

Partager son loyer et son frigo est devenu une évidence pour beaucoup d’étudiants. La colocation permet de trouver plus grand pour moins cher, mais aussi d’éviter l’isolement.

La Carte des colocs recense un grand nombre d’entre elles. Des offres peuvent aussi se trouver sur Appartager, Loc Service, ou même sur les groupes Facebook Étudiants de Strasbourg et Université de Strasbourg.

Les foyers catholiques

Quelques établissements catholiques peuvent également être une alternative intéressante pour les étudiants en difficulté. Établis par des acteurs religieux, ces foyers restent cependant ouverts à tous et à toutes. Malheureusement, ils ne sont qu’une goutte d’eau dans l’offre locative et sont souvent déjà remplis dès la rentrée.

Pour connaître leurs disponibilités, renseignez-vous auprès du Foyer des étudiants catholiques, de l’association Foyer Notre Dame ou du Chapitre de Saint-Thomas.

Les plans d’urgence

Bien que personne ne devrait avoir à dormir dehors pour sa rentrée universitaire, les syndicats étudiants reçoivent pourtant des signalements de situations critiques à chaque rentrée. Si toutes vos recherches échouent, il existe quelques filets de sécurité pour ne pas se retrouver à la rue.

Parmi eux, l’Afges propose chaque année un dispositif de logement provisoire, entre le 1er septembre et le 5 octobre.

Le numéro gratuit à appeler pour trouver un hébergement d’urgence temporaire financé par l’État est le 115, mais le dispositif est saturé en général.

Enfin, les syndicats étudiants comme la Fédération syndicale étudiante, Alternative étudiante Strasbourg ou Solidaires Étudiant·e.s peuvent vous accompagner et faire remonter des situations aux institutions.