l’essentiel
L’artiste aveyronnais Rachid Kimoune évoque le street art, mis en valeur à Decazeville. Et il n’hésite pas à donner son avis sur l’actuel art contemporain, lors d’une visite à Cransac-les-Thermes, en Aveyron.
Dans le Bassin, en Aveyron, le street art s’est fortement développé, qu’en pense Rachid Kimoune, natif du département ? « Je suis le seul street artiste au monde qui n’a jamais peint sur les murs, d’ailleurs pourquoi ne parle-t-on pas de Wall Art ? ».
» L’art américain nous envahit »
Sa vision du monde l’art est plutôt claire et sans nuance. « Le monde de l’art va basculer en 1981 et pas dans la bonne direction. Quand Jack Lang a créé les FRAC (Fonds régionaux d’art contemporain, NDLR) », il a porté un coup gravissime à l’art. L’art, il faut le regarder comme un enfant, on aime ou on n’aime pas, c’est tout… mais l’art contemporain qui déferle maintenant partout, n’importe comment, encouragé et soutenu financièrement par nos impôts, c’est du foutage de gueule. Et pour enfoncer encore le clou, de nos jours, l’art américain nous envahit avec le dessein de porter un coup définitif au berceau historique de l’art, qu’est l’Europe ! Que restera-t-il de César, de Soulage ou de moi-même à l’avenir ? ».
Le ton est rude et passionné.
Rachid a aussi fait du théâtre « Je n’aurai jamais pu jouer cette pièce en Algérie « Pour que les larmes de nos mères deviennent une légende » une pièce émouvante sur la condition de la femme ». Il ajoute « Le théâtre m’a amené à théâtraliser mon art ».
En passant, il n’oublie pas d’avoir une pensée pour la très connue Eve Ruggieri avec laquelle il vit depuis 34 ans.