Par
Inès Cussac
Publié le
6 sept. 2025 à 7h14
Si le transport routier reste le maître de la pollution sonore en Île-de-France, le transport aérien le seconde avec brio. D’après les études menées par Bruitparis, plus de 2 millions de Franciliens, soit 17,7 % de la population, seraient exposés à des nuisances sonores aéroportuaires excédant la recommandation de l’OMS. Afin d’étayer ses analyses et évaluer précisément la gêne réelle du trafic aérien, l’observatoire du bruit va mener une enquête approfondie avec le soutien de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), selon une information du Parisien.
Recouper les données et le ressenti
Trois groupes d’une trentaine de volontaires vont être chargés de travailler dans les secteurs de Roissy-Charles-de-Gaulle (Seine-Saint-Denis) et d’Orly (Val-de-Marne) ainsi qu’à Toussus-le-Noble (Yvelines), où est implanté l’aérodrome de Paris-Saclay-Versailles.
Les participants devront recouper les données enregistrées par les stations de Bruitparif avec le ressenti des volontaires. En plus d’un questionnaire à remplir, ils devront porter un dosimètre, permettant de mesurer la dose radioactive, et tenir un livre de bord à compléter trois fois par jour. Enfin, Le Parisien précise aussi qu’ils devront noter à chaque instant la gêne ressentie au moment du survol d’un avion.
La lente réduction des nuisances sonores
Fin juillet, le groupe ADP avait annoncé la mise en place d’une mesure « historique » visant à réduire les nuisances sonores à l’aéroport d’Orly. Celle-ci doit interdire progressivement d’ici 2029 les avions les plus bruyants entre 22h et 6h. Un arrêté publié le 9 juillet au Journal officiel prévoit cependant d’autoriser tous les autres avions à évoluer à l’aéroport d’Orly jusqu’à 23h30, comme le prévoyaient déjà les horaires de couvre-feu en vigueur depuis 1968.
Plus de 250 élus locaux et associations de riverains demandaient pourtant depuis plusieurs années l’arrêt total de tous les vols à 23h. Avec eux, le président du Sénat Gérard Larcher, l’Agence régionale de santé (ARS), la Région et la Métropole du Grand Paris ou encore l’Académie de médecine. Selon cette dernière, faire cesser les vols dès 23h est la solution la plus « efficiente » pour préserver la santé publique.
Pour rappel, dans la zone de l’aéroport d’Orly, 736 000 personnes sont concernées par les nuisances sonores aéroportuaires excédant le seuil de l’OMS et 274 000 le seraient également pour la valeur recommandée la nuit. Près de Roissy, ces valeurs s’établissent respectivement à 1,37 million et 805 000 personnes durant la période nocturne.
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