Il existe en France une ville qui a décidé de faire fonctionner son métro grâce à l’énergie du soleil. Audacieux. D’autant que cette métropole n’est pas située dans le Sud mais en Bretagne. À Rennes, les deux lignes de métro qui sillonnent la ville seront bientôt alimentées par l’électricité produite par des panneaux photovoltaïques. Enfin, en partie alimentées. Installées sur les toits des garages ateliers situés au terminus de la ligne A et de la ligne B, les centrales solaires devraient être capables de fournir 10 % de l’électricité nécessaire au fonctionnement du métro.

Une autoconsommation qui sera la bienvenue alors que les fluctuations du coût de l’énergie font frissonner les collectivités depuis des années. Un projet vertueux qui fait dire à la métropole rennaise qu’elle sera « la première en France » à faire rouler son métro grâce au soleil, selon le vice-président délégué aux transports Matthieu Theurier. L’élu se félicite de cet investissement qui offrira l’équivalent de 1,5 hectare de panneaux photovoltaïques sur des surfaces qui étaient jusqu’ici « perdues ». Pour voir cette première, il faudra attendre l’été 2026. Car avant de brancher son installation, la métropole doit renforcer les toits des deux garages ateliers.

Mais dès l’été prochain, les panneaux pourront faire avancer le métro. Son avantage, contrairement aux bus, c’est qu’il consomme en journée, au moment où les panneaux produisent le plus.

D’après le Syndicat départemental d’énergie 35 (SDE35), le seul garage de Chantepie pourra produire 544 mégawatts heure par an (soit la consommation de 118 foyers, hors chauffage). Le site de la Maltière en produira 420. Au total, cela représente 10 % de la consommation. « Le reste de l’électricité sera apporté par Enedis », assure Matthieu Theurier.

La ligne B du métro de Rennes transporte déjà plus de 110.000 voyageurs par jour.La ligne B du métro de Rennes transporte déjà plus de 110.000 voyageurs par jour. - C.Allain/20 Minutes

Inaugurées en 2002 et en 2022, les deux lignes de métro rennaises consomment entre sept et huit gigawatts heure par an, selon la métropole. Deux tiers de l’énergie sont utilisés pour la traction des rames, le dernier tiers pour le fonctionnement des stations (escaliers mécaniques, ventilation, ascenseur). Il faudra beaucoup plus de panneaux pour atteindre l’autonomie, mais les intentions sont louables.