Le groupe montpelliérain, spécialisé dans la création de logiciels pour les professionnels du droit, de l’immobilier et de l’hôtellerie, appose son nom sur le stade du MHR pour trois ans.
La politique du naming (le parrainage qui consiste, pour une marque ou une entreprise sponsor, à donner son nom à une infrastructure sportive) a un mérite. Elle permet l’affichage de la dynamique économique d’un territoire.
Pour ce qui est celui de Montpellier, il est, à ce titre, assez révélateur. Il y a le groupe immobilier FDI, l’un des plus gros groupes immobiliers régionaux, pour le hand. Il y a eu les groupes Altrad et GGL pour le rugby, deux des acteurs économiques phares (et fierté) de la métropole.
Comme Altrad à l’époque, Septeo est un acteur discret
Et puis, officiellement à compter de ce samedi 6 septembre, et pour trois ans, le groupe Septeo pour le rugby. Depuis cet été, ce dernier prend la succession de GGL, qui a apposé son nom sur le stade de rugby du MHR, pendant quatre années.
Le groupe présidé par Hugues Galambrun est d’autant plus inattendu qu’il est l’un des acteurs économiques les plus discrets. Mais pas le moins imposant. En effet, en signant pour une opération de naming au rugby, Septeo sort de l’ombre.
« On est peu connu du grand public »
C’est un peu à l’image de la stratégie adoptée en son temps par Mohed Altrad, lorsque, pour le grand public, il est sorti, lui aussi, de l’ombre. La stratégie est identique. Et les deux groupes présentent une similitude flagrante : ils ont bâti leur réussite non pas en séduisant le grand public (le consommateur), mais les institutions (collectivités et entreprises).
« On est dans une boîte de BtoB (business to business, NDLR), on est assez peu connus du grand public, acquiesce Hugues Galambrun, PDG de Septeo. On est très connus dans notre secteur d’activité, tout l’environnement économique français nous connaît ».
Une réussite fondée sur la création de logiciels
Fondé en 2013 par Hugues Galambrun et basé à Lattes, Septeo a changé de dimension lorsque le fonds d’investissement Hg, l’un des plus emblématiques investisseurs du monde des logiciels, entre dans son capital et en prend le contrôle. C’était à l’automne 2020.
Le groupe montpelliérain, qui a assis sa réussite et son développement avec la création de logiciels pour les professionnels du droit et du chiffre, de l’immobilier, des ressources humaines, de l’éducation et de l’hôtellerie, bénéficie de cette arrivée. À laquelle s’ajoutent, en 2024, celles de Téthys Invest (le fonds de la famille Bettencourt, propriétaire de L’Oréal) et GIC. Puis, en avril 2025, l’arrivée de Bpifrance.
Entre « 105 et 110 millions de charges sociales et sociétales »
« Pour notre business, on n’en a pas franchement besoin, répond le PDG lorsqu’on l’interroge sur le naming. Mais on en a besoin par la place qu’on prend aujourd’hui sur le plan sociétal. On est quand même un groupe de 3 200 personnes Et même 10 000 personnes, en prenant en compte les emplois indirects ».
Il faut dire que Septeo joue, sur le territoire, un rôle social de premier plan. « Chaque année, on donne 105 à 110 millions de charges sociales et sociétales, rappelle-t-il. On est un acteur social, conscient de cette position, nous devons être donc davantage connus. C’est un peu de notoriété auprès dans le grand public, c’est aussi un peu de fierté locale, pour nos collaborateurs, qui s’y retrouvent ».
« Cela confirme notre ancrage à Montpellier »
En affichant bien haut le nom de son groupe, sur le désormais Septeo Stadium, Hugues Galambrun entend aussi faire passer un message. Forcément fort, un peu comme là encore Mohed Altrad à l’époque.
Un « quadri-centaure » montpelliérain
C’est le signe de fierté de Septeo. Depuis l’an dernier, le groupe montpelliérain est entré dans le cercle très fermé des « centaures ». C’est le club des entreprises qui affichent un revenu récurrent annuel (ARR) de plus de 100 millions d’euros. « Nous sommes aujourd’hui valorisés à plus de 3 milliards pour un chiffre d’affaires de 420 millions d’euros », glisse Hugues Galambrun, son PDG. « Nous faisons du software (un anglicisme employé pour définir un logiciel ou tout autre programme interne d’un ordinateur, NDLR), il n’y a pas de négoce chez nous ». Quant à la croissance, elle est « portée par croissance externe et le développement. Ça a toujours été une constante chez Septeo, ça a toujours été nos deux jambes ». Ces dernières années, le groupe a réalisé plus de 30 acquisitions pour continuer à développer son secteur R & D et investir de nouveaux domaines (comme l’hôtellerie, par exemple). Conséquence : le groupe est à l’étroit dans son siège social pourtant livré en juillet 2018. Des discussions sont engagées avec Altemed, le bras armé de la Ville et la Métropole en matière d’aménagement urbain, pour le transférer dans le quartier Cambacérès. « J’aimerais qu’on s’y installe pour y être la locomotive du numérique, insiste le PDG. Il faut arriver à construire quelque chose qui nous convienne. Ce serait en partenariat public-privé. Mais ce n’est pas acté, mais il faut que ça accélère si on veut y arriver, on ne veut pas perdre de temps, la Métropole doit mettre son poids ».
« Il nous est apparu important de rendre à la collectivité l’ancrage qui est le nôtre. Cela confirme en effet notre ancrage à Montpellier, même si on est aujourd’hui une entreprise européenne, de taille européenne et de dimension européenne ».