Quand le carillon retentit, les élèves jettent un dernier coup d’œil à l’écran de leur téléphone avant de passer la porte du collège de Cruas (Ardèche). A peine entrés, ils attrapent une pochette noire faite d’un épais tissu pour y glisser leur smartphone. Grâce à une borne fixée au mur, ils scellent chacun leur tour leur pochette par un système de magnétisme : impossible, ensuite, de l’ouvrir, ni même de recevoir des notifications, puisqu’à l’intérieur, les ondes ne passent pas.

En Ardèche, comme dans toute la France, le dispositif gouvernemental Portable en pause est entré en vigueur au 1er septembre pour «garantir qu’aucun collégien n’utilise son téléphone portable au sein de l’établissement», a assuré la ministre de l’Education, Elisabeth Borne. En théorie, les téléphones sont donc proscrits depuis la rentrée des classes. En pratique, l’interdiction était inscrite dans la loi depuis 2018 et appliquée tant bien que mal dans les collèges.

L’année dernière, dans l’établissement Albert-Mercoyrol de Cruas, une première expérimentation avait déjà été menée sous l’impulsion du département. «On devait mettre nos portables dans des mallettes à la première heure de cours et on les reprenait à la fin de la journée», détaille Jules, un élève de cinquième. A ses côtés, Kenzo se réjouit que ce système ait disparu cette année : «J’avais pas confiance, réagit-il. Les téléphones étaient tous ensemble. Maintenant, c’est mieux, au moins on peut l’avoir sur nous