L’enquête évolue. Une semaine après la disparition d’Agathe Hilairet, une traileuse expérimentée qui semble s’être volatilisée au cours d’une de ses séances d’entraînement, les gendarmes ont annoncé jeudi soir avoir levé le dispositif de terrain. En clair : le ratissage du secteur où elle a disparu – le secteur de Vivonne, au sud de Poitiers – est terminé. Mais les investigations pour retrouver la jeune femme de 28 ans se poursuivent à un rythme soutenu au sein de la cellule nationale d’enquête. Une vingtaine de gendarmes est mobilisée.
L’analyse de son « environnement »
Dans les affaires de disparition, les enquêteurs s’intéressent en premier lieu à l’entourage de la victime : c’est ce qu’on appelle l’enquête d’environnement. Ainsi, les emplois du temps et les alibis de ses proches ont été vérifiés. Et ce, même si l’alerte a été donnée par son père, l’après-midi même de sa disparition. Ces précautions d’usage permettent aux gendarmes de « fermer des portes », c’est-à-dire d’écarter d’éventuelles pistes.
Le cercle amical, affectif et professionnel de la jeune femme est également analysé. Il ne s’agit pas de suspecter quelqu’un en particulier mais plutôt de n’écarter d’emblée aucune hypothèse. Les relations amoureuses – passée ou présente – des victimes sont, par exemple, toujours passées au crible. Ses relations professionnelles – Agathe Hilairet était en arrêt maladie depuis plusieurs mois – sont également explorées. Rencontrait-elle, par exemple, un problème avec un ou plusieurs collègues ?
La téléphonie au cœur des investigations
Comme c’est systématiquement le cas dans les affaires de disparition, un minutieux travail sur la téléphonie a été engagé dès les premières heures de sa disparition, en parallèle des recherches sur le terrain. Le téléphone d’Agathe Hilairet a arrêté d’émettre dans l’après-midi, à une dizaine de kilomètres de son point de départ.
Les enquêteurs cherchent à recenser et analyser toutes les lignes qui ont borné dans le secteur afin de mettre en lumière des pistes potentielles. L’une d’elles appartient-elle à une personne connue de la justice pour des faits, par exemple, de nature sexuelle ? Un trajet similaire à la même heure a-t-il été constaté ? Ce travail titanesque peut prendre plusieurs mois en fonction du nombre de lignes à analyser.
Analyse des témoignages et de la vidéosurveillance
Quelque 148 signalements sont parvenus aux gendarmes après leur appel à témoin. Pour chacun d’entre eux, il s’agit de vérifier son origine, sa fiabilité et d’étayer ses propos. Selon nos informations, dès le lendemain de la diffusion de l’appel à témoin, une personne a signalé la présence d’un individu qu’elle estimait « louche ». Un témoignage en cours de recoupement.
L’analyse des caméras de vidéosurveillance est également précieuse. Certes, Agathe Hilairet a disparu en faisant son jogging en pleine campagne, une zone qui n’est donc pas couverte par les caméras de vidéosurveillance. Mais les enquêteurs ont saisi toutes les images disponibles dans les villes avoisinantes. La jeune femme apparaît-elle sur certaines images après le signalement de sa disparition ? Un profil ou une voiture suspects émergent-ils ? Apparaît-elle avant son jogging sur certaines images ? Autant d’éléments qui peuvent permettre de lever le brouillard qui entoure sa disparition.