La chambre des métiers et de l’artisanat des Pays de la Loire a 100 ans et c’est à la pâtisserie Visonneau, elle-même centenaire, à Nantes, que les dirigeants de l’organisme ont donné le ton de la rentrée, jeudi 4 septembre 2025. Une manière de valoriser ces entreprises qui tiennent, dans la durée, contre vents et marées. Car « la première entreprise de France » , selon les mots de Joël Fourny, président de la chambre, qui accompagne 92 000 établissements artisanaux pour 190 000 emplois, vit cette période tourmentée et incertaine avec un double sentiment.
De gauche à droite, Daniel Laidin, chambre de Vendée ; Joël Fourny, président de la chambre des métiers et de l’artisanat (CMA) des Pays de la Loire ; Julie et Nicolas Visonneau, et Frédéric Brangeon, chargé de la formation à la CMA. Ouest-France
D’un côté, « une stabilité de l’emploi et des chiffres d’affaires et même un premier semestre plus dynamique que 2024 ». C’est le cas dans le bâtiment, où les sociétés qui font de la rénovation sont les mieux loties, quand celles qui misent sur les programmes neufs sont dans le dur. Le moral tient cependant : les entrepreneurs « sont 64 % à être confiants voire optimistes dans l’avenir ». Le bâtiment a enregistré 4 000 emplois supplémentaires cette année, notamment dans les départements du Maine-et-Loire et de la Sarthe.
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L’autre partie du constat est plus sombre. C’est dur dans le secteur de l’alimentation ou du transport. Baisse de clientèle, perte de marchés. « La consommation est au ralenti. Beaucoup de nos artisans font le dos rond et retardent des investissements. » Au creux économique s’ajoute l’inquiétude politique. « Énergie, coût du travail et de la formation sont marqués par cette instabilité qui n’est plus supportable. »
Ce contexte impacte la formation, constate la chambre des métiers, qui a son centre à Sainte-Luce-sur-Loire, près de Nantes. Elle dénombre 150 jeunes en moins en cette rentrée, qui compte encore 9 000 apprentis. « Les artisans doivent continuer à former, martèle Joël Fourny, pour être prêts dès que ça repartira. »