Malgré six saisons pleines et déjà 160 matchs sous le maillot rochelais, Jules Favre, 26 ans, n’a pas oublié ses premiers mois parmi les professionnels jaune et noir. Il garde notamment en mémoire une déroute à laquelle il n’avait pourtant pas participé : « En 2018, on va à Bordeaux, on joue au Matmut (aujourd’hui Stade Atlantique, NDLR). Je n’avais pas joué et j’avais pris des pièces par tout le monde parce que ‘’Garba’’ (Xavier Garbajosa) m’avait soi-disant mis au repos. On avait pris 35 points (34-22, après avoir été mené 34-10 à la pause, NDLR) et le lundi matin, le président nous avait mis une soufflante en salle de réunion. »

Ce jour-là, le Franc-Comtois a compris l’importance d’un déplacement en Gironde pour le club à la caravelle, que ce soit pour l’équipe première ou pour les catégories jeunes. En revanche, pour ce qui est des conséquences d’une mauvaise attitude et d’un défaut d’engagement sur le terrain, si celles-ci sont connues depuis que le monde est monde ou, plus modestement, que le rugby est rugby, les exemples ne manquent pas en Charente-Maritime depuis quelques mois…

Concentrés à 100 %

Passés à travers à de nombreuses reprises, et pas seulement lors de défaites, les Jaune et Noir ne peuvent se permettre d’attaquer cette nouvelle saison en dilettante. D’une part car leur président ne serait sans doute pas le seul à leur faire savoir son courroux, et de l’autre parce qu’un homme averti en valant deux, ils ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas.

« Ce qui est important, c’est de gagner en confiance au fur et à mesure des matchs et de valider l’intersaison »

À en croire les échos qui émanent du Macif Parc, staff et joueurs ont bien compris le message : pas question de se disperser, de ne pas être concentré à 100 % sur la caravelle. Ronan O’Gara l’a matérialisé le premier, en juin, en faisant son mea-culpa lors d’une émission de radio irlandaise à propos de ses différentes manifestations d’intérêt pour des postes de sélectionneur. Charge à tout le monde de prendre sa roue, tant le renouveau passera par une implication totale.

Excitation et motivation

A priori, cela a bien été le cas pendant la présaison. Reste à le confirmer sur le terrain, dans la lignée d’une sortie amicale réussie contre Pau (42-21) alors que de nombreux cadres étaient absents de chaque côté. « Il y a énormément d’excitation, de motivation avant d’entamer ce championnat, d’autant plus à Bordeaux, chez le champion d’Europe et le finaliste du Top 14. On a très bien bossé pendant la présaison, les gars ont travaillé pendant sept semaines, on a envie de se mesurer à ce qui se fait de mieux », assure Sébastien Boboul.

« Le maître au mot, c’est d’être performant ce week-end, de mettre les ingrédients nécessaires pour faire déjouer cette équipe et d’avoir un bon état d’esprit sur le terrain. Après, on verra le résultat, poursuit l’entraîneur de l’attaque rochelaise. La saison est longue, on ne va pas parler de points, de scores. On veut voir l’attitude qu’on va mettre, l’engagement, à l’extérieur mais aussi à domicile. Ce qui est important, c’est de gagner en confiance au fur et à mesure des matchs et de valider l’intersaison. Je crois que les joueurs sont prêts. »