POLITIQUE – Jacques a dit… ? Au jeu des pronostics sur l’après François Bayrou, les Français ont un avis plutôt tranché. En sollicitant un vote de confiance à l’Assemblée nationale, ce lundi 8 septembre, le Premier ministre a scellé le funeste destin de son gouvernement. La gauche et le RN ayant annoncé qu’ils voteront contre, le Béarnais a toutes les chances de faire ses cartons dans les jours qui viennent.
Une bonne chose aux yeux de la majorité des Français, comme le montrent les résultats de notre sondage Yougov pour Le HuffPost*. Ils sont près de 60 % à se prononcer en faveur d’un vote de défiance et engager ainsi François Bayrou à quitter Matignon. Une décision, sans surprise, particulièrement poussée par les électeurs du RN comme ceux de la gauche. En revanche, dans l’électorat des Républicains, où l’idée d’un blanc-seing au chef du gouvernement ne fait pas consensus, l’équation est plus délicate. S’ils sont 49 % à se prononcer contre la confiance, ils ne sont que 36 % à vouloir garder le Premier ministre.
Pire peut-être, ce sondage confirme que loin de ne concerner que François Bayrou et son budget, l’onde de choc de la crise politique actuelle atteint avec force l’Élysée. À l’image des partisans de droite qui ne soutiennent pas plus Emmanuel Macron que son Premier ministre. Alors que des ténors de ce camp – Valérie Pécresse, David Lisnard, Jean-François Copé – ont osé évoquer plus franchement l’hypothèse d’une démission d’Emmanuel Macron après la chute de l’exécutif, l’idée fait son chemin au sein de leur électoral. Comme chez le reste des Français.
La majorité des Français souhaitent une démission de Macron
Selon notre sondage Yougov, 58 % des Français estiment que le président devra partir si le gouvernement de François Bayrou chute. Dont 87 % des électeurs du RN, 57 % des électeurs de gauche, et 48 % des partisans de LR. Il n’y a désormais plus que les partisans du parti présidentiel pour défendre l’exécutif
L’option de la démission apparaît ainsi plus populaire qu’une nouvelle dissolution puisque 54 % des Français réclament de nouvelles élections législatives après le vote de confiance. Une décision politique particulièrement sollicitée par les électeurs lepénistes et LR, quand les partisans socialistes font quasiment jeu égal (50 % contre la dissolution, 49 % pour). Qu’il s’agisse de la démission ou de la dissolution, les électeurs macronistes y sont largement opposés.
Dans cette configuration, difficile d’analyser les choix des Français quand il s’agit d’évoquer le nom du prochain Premier ministre. Ils sont autant à plébisciter pour ce poste une personnalité issue du Rassemblement national (30 %) qu’à ne pas avoir d’avis sur la question (29 %). Le parti socialiste s’installe sur la troisième marche – à 15 % – quand les autres formations oscillent entre 5 et 7 %. Un casse-tête qu’il reviendra – a priori – à Emmanuel Macron de trancher, avec un autre chiffre éminent à la clef : il s’agira du neuvième Premier ministre en dix ans.
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*Sondage réalisé sur 1 019 personnes représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus entre le 1er et le 3 septembre 2025
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