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Rédaction Métropolitain

Publié le

6 sept. 2025 à 13h38

L’enquête publique concernant le COMContournement Ouest de Montpellier – est désormais close. Depuis le 29 août, il n’est plus possible de formuler d’observations sur ce projet déclaré d’utilité publique. Celui-ci prévoit le réaménagement de la route existante sur 6,2 km, entre Juvignac et Saint-Jean-de-Védas, afin de relier les autoroutes A709 et A750 et de désengorger ainsi la ville. En un mois, l’enquête a recueilli précisément 5238 contributions, dont une majorité se sont révélées favorables au projet.

Environ 2/3 d’avis favorables

Pendant un mois, du 28 juillet au 29 août 2025, les Montpelliérains ont été invités à donner leur avis sur le projet, en vue de l’élaboration d’un rapport que la commission d’enquête doit rédiger dans un délai de 30 jours (tous les détails sont à retrouver ICI). Parmi ces contributions, le terme « favorable » revient le plus souvent. Sur plus de 5 000 observations recueillies, plus des deux tiers se prononcent en faveur de la réalisation de ce projet d’envergure. Certains témoignages sont explicites : « Beaucoup trop d’embouteillages sur cette parcelle d’autoroute. Oui au changement et au contournement ouest de Montpellier ! » (avis n°5169), ou encore « Pour les entreprises, le COM, c’est le top. Les camions pourront circuler plus vite, cela coûtera moins cher. C’est bon pour le business et pour la région » (avis n°1698).

Bien que critiquée pour son déroulement en plein été, l’enquête a tout de même recueilli un nombre conséquent d’avis, offrant ainsi un aperçu représentatif de la perception des Héraultais et plus particulièrement des Montpelliérains. Si elle ne permet pas un véritable échange entre les participants, cette consultation publique s’apparente néanmoins à un espace de débat, où les opinions se sont largement confrontées de manière argumentée, contribuant ainsi à nourrir le rapport final.

Si les avis favorables soulignent avant tout le désengorgement de la ville, la réduction des temps de trajet et une meilleure fluidité du trafic local, les avis défavorables insistent davantage sur les enjeux environnementaux et l’impact écologique du projet. « Ce projet détruit la nature et contribuera à augmenter les gaz à effet de serre » (avis n°5220), « Assez de routes et d’artificialisation des sols, contraires aux engagements climatiques qui devraient être prioritaires » (avis n°304), ou encore « Stop au goudron, au béton et à la destruction de notre nature » (avis n°2564), dénoncent certains participants.

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Une véritable balance d’opinions oppose ainsi les partisans de la fluidification du trafic aux défenseurs des préoccupations écologiques. Face à la solution autoroutière proposée par le COM, plus d’un tiers des participants alertent sur les menaces que le projet ferait peser sur la nature environnante. Entre développement et modernisation des infrastructures d’un côté, et préservation de l’environnement de l’autre, le défi central du projet réside désormais dans la capacité à concilier besoins de mobilité et impératifs écologiques.

L’avis politique de la vie politique

Si de nombreux anonymes ont pris part à l’enquête pour exprimer leur point de vue sur le COM, certaines personnalités de la vie politique et publique locale ont également tenu à faire entendre leur opinion sur ce projet. Là encore, les mêmes enjeux reviennent en opposition, entre promesse de fluidification du trafic et préoccupations environnementales.

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Pour certains, l’amélioration du trafic et le renforcement des connexions avec les transports en commun constituent l’attrait principal du COM. « Le COM facilite ainsi l’interconnexion avec le réseau de transport TaM, notamment avec la nouvelle ligne 5 de tramway », souligne Renaud Calvat, président de TaM, maire de Jacou et vice-président de la Métropole de Montpellier. Son avis officiel (n°5187) reste toutefois nuancé puisqu’il est classé dans la catégorie « ne se prononce pas ».

Plus résolue, Catherine Estoup, élue déléguée aux mobilités de la Ville de Castelnau-le-Lez, s’est déclarée favorable « à ce projet qui permettra de décongestionner l’ouest de la métropole et, par là-même, d’améliorer la qualité de vie des habitants ». Son maire, Frédéric Lafforgue, abonde dans le même sens en affirmant que « le projet de COM, Contournement Ouest de Montpellier, est une nécessité d’intérêt général » (avis n°3570). Une position partagée également par André Deljarry, président de la CCI Hérault, pour qui « la réalisation du COM est devenue une impérieuse nécessité pour notre territoire et pour les entreprises qui le font vivre ».

À l’inverse, les préoccupations écologiques restent au cœur des avis défavorables. Parmi les détracteurs, le groupe politique Les Écologistes Montpellier souligne que le COM est « incompatible avec les objectifs climatiques visant la neutralité carbone » et « irrecevable au regard du respect des engagements nationaux de l’accord de Paris » (avis n°4300). Sylvain Carrière, député de La France Insoumise pour l’Hérault (8e circonscription), estime quant à lui que le projet est « totalement impensable et irresponsable, tant ses effets négatifs constitueraient une catastrophe pour l’environnement et la santé publique » (avis n°4609).

Rorbert Isern, conseiller municipal à Cournonterral, commune concernée par le projet, souligne : « Réduire les effets de l’augmentation du flux routier sur la santé publique dans la ville-centre est compréhensible, mais le faire au détriment d’autres communes de la métropole, dont les taux d’émission de gaz à effet de serre augmenteront, ne va pas dans le sens de l’intérêt collectif » (avis n°2175).

En définitive, le débat autour de ce projet devrait se poursuivre encore quelque temps, tant il met en lumière un dilemme complexe entre deux aspirations légitimes. Cette confrontation d’opinions souligne l’importance de repenser les modèles d’aménagement du territoire afin de concilier au mieux efficacité des déplacements et respect de l’environnement. Place maintenant au rapport de synthèse, qui apportera des réponses aux nombreuses questions soulevées. Un avis définitif sera ensuite transmis au préfet de l’Hérault, qui décidera de l’avenir du projet, lequel retient l’attention et l’intérêt de milliers de personnes.

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