Le fait d’assister impuissant, jour après jour, à un génocide de plus en plus avéré à Gaza et à la poursuite impitoyable de la guerre en Ukraine pèse sur notre capacité à apprécier à leur juste valeur d’autres événements significatifs de cet été dont les développements sont pourtant à suivre avec attention.
Tout d’abord, des accords de paix ont mis fin à plusieurs conflits : entre la République démocratique du Congo et le Rwanda ; l’Arménie et l’Azerbaïdjan ; la Thaïlande et le Cambodge, l’Inde et le Pakistan… Certes, la situation y reste souvent fragile et la médiation américaine, là où elle s’est réellement exercée, laisse des traces délétères. La vigilance s’impose donc, mais le progrès est sensible.
Par ailleurs, le fait que les présidents des deux principales puissances nucléaires se parlent est en soi une bonne chose, même s’il ne leur appartient pas de décider de l’avenir de l’Ukraine.
Les flagorneries des dirigeants européens à l’égard de leur « papa » ont humilié l’Europe dans le monde.
Un autre événement de portée considérable est le rapprochement spectaculaire entre la Chine et l’Inde, qui, tout comme le Brésil de Lula, ont tenu tête à l’autocrate de la Maison-Blanche. C’est une défaite politique majeure pour Washington et un gage de coopération et de paix au cœur du Sud global.
À l’inverse, la soumission d’Ursula Von der Leyen à Trump dans l’affaire des taxes douanières et les flagorneries des dirigeants européens à l’égard de leur « papa » (dixit le secrétaire général de l’Otan !) ont humilié l’Europe dans le monde et risquent de coûter très cher aux Européens.
À suivre également la voie ouverte par le dirigeant kurde Öcalan vers le désarmement du PKK au profit de la lutte politique pour la pleine reconnaissance des droits de son peuple. Significatif est également le mandat d’arrêt émis par le tribunal pénal international à l’encontre du chef suprême des talibans pour « persécution » des femmes afghanes.
Concernant l’Ukraine, faut-il taire plusieurs faits entachant l’image de Volodymyr Zelensky, comme la tentative avortée de mettre fin à l’indépendance de deux organisations de lutte contre la corruption, ou l’arrestation en Italie du responsable présumé de l’attentat perpétré en 2022 contre le gazoduc Nord Stream, qui s’avère être le chef d’un commando ukrainien, ou encore le lancement par l’armée ukrainienne d’un drone sur la centrale nucléaire de la ville russe de Koursk ? Je ne le pense pas : la solidarité légitime avec le peuple ukrainien agressé ne doit pas se traduire par un renoncement à l’esprit critique à l’égard de ses dirigeants. Pas de justice sans vérité.
Dans un tout autre domaine : quiconque voit dans la lutte pour le climat l’une des priorités de notre époque ne peut que se réjouir de la décision de la Cour internationale de justice du 23 juillet dernier de considérer la violation des obligations climatiques comme un « fait internationalement illicite » engageant la responsabilité des États.
Enfin, on appréciera hautement les différentes formes de sursaut humaniste qui se manifestent face aux vents mauvais qui balaient le monde : depuis ces figures du Parti social-démocrate d’Allemagne qui ont lancé un manifeste pour s’opposer au surarmement et « arrêter la course insensée à la guerre », jusqu’aux désormais innombrables initiatives de solidarité avec le peuple palestinien, y compris de la part de personnalités israéliennes de référence. Leur dignité nourrit notre espoir.
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