Par
Rédaction Rennes
Publié le
6 sept. 2025 à 11h45
Des fissures sont apparues sur le bâtiment en 2010. Depuis, les locaux sont « inexploitables ». Le Syndicat national des enseignants du second degré (SNES-FSU) tient pour responsable la Ville de Rennes. Les racines d’un arbre ont, en effet, fortement détérioré le bâti, nécessitant des travaux conséquents. Jeudi 4 septembre 2025, le tribunal administratif de Rennes s’est penché sur la question.
Une expertise mandatée
Le syndicat possède, en l’occurrence, un local au 24, rue Marc-Sangnier, entre le quartier Sud-gare et celui du Blosne. Le bâtiment a été édifié en 1984 et a été rénové en 2003-2004. Depuis 2010, des racines, sur le sol du rez-de-chaussée, ont donc provoqué des fissures.
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Le 19 décembre 2023, le tribunal administratif de Rennes avait ordonné une expertise pour « déterminer l’étendue du sinistre » en rapport avec le « système racinaire » de l’arbre à l’origine de ces dégâts. Le rapport est donc tombé le 14 avril 2025 et le SNES-FSU est revenu à la charge pour être dédommagé à hauteur de 343 000 euros.
L’expert a en effet confirmé que le dallage était « fissuré et soulevé sur 14 cm » : de son point de vue, la « seule solution » pour remédier à cette situation est de réaliser un dallage « sur vide sanitaire », et non pas de réaliser des travaux « à l’identique », comme le proposait la Ville de Rennes.
« Des dégâts irréversibles »
À l’intérieur du local, et face à « l’ampleur des dégâts irréversibles », il a fallu « mettre à nu les structures » : des « travaux intérieurs » sont donc à prévoir. La Ville de Rennes devra aussi financer « les coûts de diagnostic amiante et les honoraires de l’architecte ».
En revanche les « travaux de charpente réalisés » sont « sans lien » avec la présence de ces racines, estime le rapporteur public. Le syndicat ne doit donc pas être remboursé pour ce poste de dépenses. Mais l’escalier devra aussi être rénové, tout comme, les menuiseries du rez-de-chaussée qui devront être remplacées, à l’instar de la peinture et des revêtements du sol.
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« Devant le fait accompli »
Du point de vue du rapporteur public, la Ville de Rennes devra aussi indemniser le « préjudice de jouissance » subi par le SNES-FSU, qui a dû « déménager » et « louer des locaux durant les travaux ».
Au total, le magistrat a donc chiffré à 221 000 euros toutes charges comprises la somme que devra lui verser la municipalité de Nathalie Appéré (PS).
L’avocat de la collectivité a pour sa part accusé le syndicat d’avoir mis la ville « devant le fait accompli » : elle a découvert « un local totalement curé », avec des dallages et cloisons déjà « enlevées » lors du passage de l’expert.
« Ils ont même évoqué la prise en charge des travaux de l’étage », a-t-il grincé, accusant le syndicat d’enseignants de « trouver le moyen de rénover le bâtiment en faisant supportant une grosse partie du coût à la collectivité ». Comme le SNES-FSU comptait « de toute façon le faire », ce dernier a profité d’un « effet d’aubaine » avec la poussée des racines de l’arbre.
Les juges, qui ont mis leur décision en délibéré, se prononceront d’ici une quinzaine de jours.
CB et GF (PressPepper)
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