Cette annonce des avocats Stéphane Nesa, Paul Sollacaro et Philippe Soussi, intervient à la suite d’une réunion tenue en juin entre la juge d’instruction chargée du dossier et la Préfecture maritime de la Méditerranée. Les recherches doivent être conduites par la Marine nationale. « En cas d’échec de ces opérations ou d’impossibilité de retrouver les débris, la seconde option pourrait être mise en œuvre à la mi-2026, consistant en des opérations réalisées sur une zone plus large et à l’aide d’importants moyens techniques », ajoutent les conseils des victimes.
« Avancée historique »
Les avocats voient en cette annonce « une avancée historique dans le combat mené par les familles des victimes depuis 57 ans », quelques jours avant une messe du souvenir, mardi à Nice. En février, la juge d’instruction a délivré une commission rogatoire pour étudier la faisabilité de prises de vues ou d’un repêchage des pièces, ou les deux, et désigné des experts pour réaliser cette étude, avait indiqué Me Paul Sollacaro.
Le 11 septembre 1968, la Caravelle AF 1611, qui devait relier Ajaccio à Nice en 45 minutes, s’est brusquement abîmée au large d’Antibes, faisant 95 morts. L’épave a ensuite été localisée à quelque 2 000 m sous la surface. Une première instruction pour homicide involontaire s’est close en 1973 par un non-lieu, la thèse retenue étant celle d’un incendie dans la cabine toilette.
L’hypothèse d’un tir de missile
L’enquête a été relancée en 2012 pour « soustraction et recel de preuves » et la justice a requis en 2018 une levée du secret-défense, estimant qu’il fallait prendre « très au sérieux » l’hypothèse d’un tir de missile accidentel depuis la base du Levant, près d’Hyères (Var). En réponse, des documents ont été remis à la justice par le ministère des Armées en juillet 2019. Ils ont été jugés « très insatisfaisants » par les familles de victimes.