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Publié le 06/09/2025 15:01
Temps de lecture : 3min – vidéo : 2min
Rentrée scolaire : Lyon face à une crise du logement étudiant
(France 2)
2min
À Lyon, trouver un logement étudiant relève du défi. Loyers élevés, appartements rares et listes d’attente interminables obligent certains étudiants à de longs trajets ou à revoir leur budget. Colocation et compromis deviennent souvent les seules solutions face à un marché saturé.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Tiphaine Parennes a passé tout l’été à chercher un appartement à Lyon. Mais cette étudiante n’a toujours pas trouvé. Avec un budget de 550 euros, elle a déposé de nombreux dossiers… en vain. »Franchement, entre ma mère et moi, je dirais une trentaine, voire plus. Mais il n’y a rien, rien du tout. C’est tout pris ou alors ce sont des énormes listes d’attente. Enfin, il n’y a rien. » raconte-t-elle, désemparée.
Pour l’heure, sa seule solution reste des allers-retours depuis son domicile familial dans le département voisin, avec des heures de trajet quotidien. »Je vais être fatiguée, c’est-à-dire, imaginons, je finis à 20h, je vais rentrer chez moi, ça va pratiquement être 22h, le temps de me doucher, de manger, de réviser… enfin, en fait, ça va. Le lendemain, c’est pareil, lever à 6h du matin, enfin, ça ne va pas être possible. » confie-t-elle.
Le marché immobilier lyonnais est l’un des plus saturés de France. Selon les professionnels, le manque de construction neuve et la loi « Alur » contre les passoires thermiques, qui a fait sortir de nombreux appartements du parc locatif, expliquent cette tension.
Daphnée Corre, agente immobilière chez César et Brutus, confirme : »Quand on lance une annonce d’un appartement dédié aux étudiants, on a à peu près entre 100 et 300 demandes dans la journée et on ne louera qu’à une seule personne. À Lyon, à partir du 15 juillet, toutes nos petites surfaces sont déjà louées. »
Rajaâ Johnson, chasseuse d’appartement pour le cabinet Melanô Relocation, croule sous les demandes de dernière minute. Ce jour-là, elle visite un deux-pièces en avant-première pour un étudiant parisien ayant payé un forfait de 1000 euros. »J’ai à la fois des appels au secours parce que des familles se sont fait un peu avoir et arnaquer sur des annonces en ligne. Elles ont dû payer des cautions le jour même et réserver des Airbnb ou des appart-hôtels pour sécuriser la rentrée de septembre. » explique-t-elle.
Pour Raphaël Galley, les recherches ont enfin porté leurs fruits. Avec ses parents, l’étudiant de 18 ans originaire de Bordeaux a trouvé un appartement après avoir cherché depuis fin juin. Le soulagement est palpable. « Ça va mieux. Je suis encore un peu fatiguée, mais ça va mieux. Déjà, au moins, ça, c’est réglé. » confie sa mère.
Il s’agit d’un 42 m², plus grand que prévu et plus cher de 200 euros. L’étudiant en sciences politiques devra rééquilibrer son budget. Un compromis qu’il accepte : »Il faut s’adapter aussi aux aléas, même si c’est assez élevé ici, on peut le comprendre. Et on a réussi à faire un prêt étudiant avec un tarif avantageux. »
À Lyon, on estime à 180 000 le nombre d’étudiants, de plus en plus nombreux à se tourner vers la colocation pour faire face à la pénurie.