Des chambres individuelles, claires, qui sentent bon le neuf. À l’instar du couloir vert amande et blanc et des sanitaires. Une partie des dortoirs du lycée Masséna a fait sa rentrée. De classe… Ce réveil du sommeil collectif dans le plus vieux bahut de Nice, a fait l’objet d’une visite de fin de chantier par Christian Estrosi, venu en tant que président délégué du conseil régional, compétent en matière de prise en charge, notamment financière, des lycées. À ses côtés, Nathalie Chicot et Laurent Le Mercier, respectivement rectrice et inspecteur de l’académie de Nice.

Un petit tour dans une classe de seconde pour rassurer la jeunesse quant à l’orientation et direction le dernier étage d’un des bâtiments, où viennent de s’achever des travaux. « Une réfection des chambres d’internes, décrypte Philippe Tamisier, proviseur. Elle s’inscrit dans le cadre de trois phases d’une année chacune, où le chantier se déroule en site occupé. »

Une réfection en trois temps

La réfection a démarré l’année dernière. Soit un an d’ouvrage ayant permis de rénover 40 chambres pour les filles. Une seconde phase vient de débuter dans un autre bâtiment en vis-à-vis et concerne 40 chambres. En attendant la troisième étape, prévue de 2026 à 2027 et qui permettra de livrer 20 chambres pimpantes. Chaque fois, on casse tout à l’intérieur.

En somme, du neuf dans de l’ancien. Mais pas n’importe comment. « On fait de la modernité tout en respectant le patrimoine », prévient Christian Estrosi. C’est qu’on n’est pas un « préfa »: « L’internat est rénové sous l’égide des Monuments historiques, qui valident, car le lycée est classé au titre des monuments historiques », insiste le proviseur.

Un empire flamboyant


Du vert amande et du blanc et du bois clair pour le couloir longiligne. Photo Ch.R..

C’est entre 1800 et 1810, que le lycée baptisé lycée de Nice, réservé aux garçons, est érigé sur la rive droite du Paillon. Il est alors premier et seul lycée des Alpes-Maritimes. Il est détruit et reconstruit entre 1910 et 1930 avec six bâtiments. « Au départ, poursuit le chef d’établissement, on est sur une construction d’Empire, mais ensuite, dans sa seconde version, l’architecture a pris une tournure plus flamboyante. » Rebaptisé lycée Masséna en 1963 du nom du maréchal d’Empire originaire de Levens, l’édifice fait l’objet d’une rénovation de 1992 à 1995.

C’est dans cet univers, où la pierre de taille de La Turbie cohabite majestueusement avec les mosaïques, les balcons, les galeries surplombant un vaste jardin planté d’essences méditerranéennes, que turbinent les cerveaux de 1.900 lycéens et étudiants de classes préparatoires. Sur ces effectifs, 100 sont internes, dont 60 filles et 40 garçons. À chacun son aile. Durant ces travaux d’internat, deux bâtiments modulaires provisoires ont été mis en place de part et d’autre de la cour pour accueillir les élèves lorsqu’il faut travailler sur des parties du bâtiment où se déroulent normalement des cours.

Des travaux jusqu’en 2040

La réhabilitation de l’internat coûte 7,8 millions d’euros. Ils s’ajouteront à 50 autres millions d’euros destinés à une réhabilitation complémentaire correspondant à des travaux planifiés en dix phases entre 2028 et 2040 et prévoyant une refonte globale énergétique et fonctionnelle sur l’ensemble du lycée. Un diagnostic est en cours.

D’autre part, le système de vidéoprotection a été rénové en 2020 avec la pose de onze caméras numériques haute définition, mais une extension est en cours pour trois postes de visualisation et mises à jour des systèmes (12.000 euros).