À Villeneuve-d’Ascq, le Musée de Plein Air s’apprête à franchir un nouveau cap. La Métropole Européenne de Lille finance cette année la construction d’un bâtiment technique moderne qui conjugue respect du patrimoine et transition écologique. Cet investissement d’environ 3,5 millions d’euros, dont la livraison est prévue pour l’automne 2025, a un objectif clair. Il s’agit de mieux accueillir le public, d’améliorer les conditions de travail des équipes et de réduire l’empreinte environnementale du site, devenu au fil du temps un lieu incontournable du département.
Avant d’entrer dans le détail du chantier, il est utile de rappeler ce qui fait la singularité de ce musée à ciel ouvert. Sur une quinzaine d’hectares, une vingtaine de bâtiments ruraux sauvés puis remontés, parmi lesquels des fermes au carré, des granges ou encore des maisons d’artisans, retracent les architectures et les modes de vie des XVIIᵉ au XIXᵉ siècles. Le lieu se veut vivant et pédagogique, avec des ateliers, des démonstrations, la présence d’artisans et d’animaux de races régionales, mais aussi un cadre paysager qui évoque les bocages traditionnels des Hauts-de-France. Chaque année, près de 70 000 visiteurs viennent s’y promener et découvrir ces patrimoines, et de nombreuses classes en font une destination privilégiée pour leurs sorties scolaires.
Sur cette base, le nouveau bâtiment prévu viendra répondre à un enjeu très concret, celui de rassembler les fonctions techniques aujourd’hui dispersées afin de libérer des espaces historiques au profit du public. En regroupant ateliers, stockages et zones logistiques dans un seul bâtiment, il offrira la possibilité d’ouvrir davantage de salles accessibles à la visite tout en améliorant les conditions de travail des équipes. Le parcours de visite gagnera ainsi en lisibilité et en confort, avec des déplacements plus fluides entre démonstrations, expositions et moments familiaux.
Côté conception, l’édifice s’inspirera des fermes au carré et fera appel à des matériaux biosourcés. Sa structure en bois, son isolation en paille, sa toiture végétalisée et ses panneaux photovoltaïques composeront une architecture sobre et performante. La récupération des eaux pluviales et le retour à la pleine terre pour favoriser l’infiltration permettront une meilleure gestion des épisodes de pluie intense. L’ensemble respectera les exigences de la réglementation environnementale 2020 et fera de ce chantier une vitrine locale de la construction bas carbone.
Au-delà de l’aspect architectural, le projet accorde une attention particulière aux conditions de travail des équipes. Les agents disposeront d’ateliers mieux adaptés, d’espaces de stockage optimisés et de circulations sécurisées, ce qui facilitera l’entretien des collections, des bâtiments et des espaces extérieurs. Le nouveau bâtiment renforcera aussi le suivi et le soin apportés aux animaux du site, en offrant un espace pleinement utile en période d’hivernage, tout en préservant la cohérence entre patrimoine et vivant.
Enfin, ce nouveau bâtiment dépassera sa seule fonction technique. Il incarne la volonté de la MEL de conjuguer patrimoine et transition écologique, en faisant du Musée de Plein Air un démonstrateur concret de sobriété et de respect du vivant. En alliant mémoire et innovation, il ouvrira la voie à un modèle qui pourra inspirer d’autres projets publics, tout en affirmant que ce lieu emblématique a encore beaucoup à transmettre.