Huit grandes lettres formant le mot « Amazonia » trônent depuis vendredi 5 septembre sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris. À deux mois du sommet pour le climat, la COP30, prévue du 10 au 21 novembre en Amazonie brésilienne, l’ONG Greenpeace a organisé une mobilisation dans la capitale française. Cela pour rappeler que la plus grande forêt tropicale du monde reste gravement menacée : déforestation, pollution, violations des droits des populations autochtones.
Deux représentants autochtones venus du Brésil, Otacir Terena et Luana Kaingangui, ont porté leur message à Paris. « On espère que la COP30 ne sera pas qu’une opération de publicité », déclare Otacir Terena. Face à l’avidité des producteurs de soja, des éleveurs de bœufs, des chercheurs d’or et des exploitants de bois, les militants rappellent que leurs territoires restent une barrière essentielle contre la destruction de l’Amazonie.
« Nous n’avons pas beaucoup d’espoir, mais nous espérons avoir un impact avec le plan climat autochtone que nous avons présenté. Nous voulons que le Brésil intègre, dans son plan climat national, la démarcation de nos terres », ajoute Luana Kaingangui.
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L’accord UE-Mercosur dans le viseur
Devant la mairie de Paris, ces représentants autochtones et ONG ont aussi dénoncé l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur, dont le Brésil, que Bruxelles souhaite ratifier.
Selon Clément Hélary, de Greenpeace France, « cet accord est non seulement délétère pour la culture paysanne en Europe et en Amérique du Sud, mais il l’est aussi pour les écosystèmes. Il risque de renforcer les pressions qu’exercent une agro-industrie destructrice dans les pays du Mercosur sur les écosystèmes et les territoires des militants autochtones ».
Enfin, ONG et représentants autochtones se disent inquiets face aux attaques contre la loi européenne sur la déforestation importée, qui doit entrer en vigueur fin 2024. Plusieurs États et entreprises essayent, une nouvelle fois, de la reporter ou de dévitaliser.
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