La saison des congrès politiques s’ouvre au Royaume-Uni et c’est Reform UK, le parti le plus à droite de l’échiquier politique, qui a donné le coup d’envoi, jeudi 4 septembre. Nationaliste, anti-immigration, pro-Brexit, le mouvement est mené par Nigel Farage – artisan du Brexit et emblématique communicant – qui s’exprimait vendredi 5 septembre. Objectif affiché : arriver à la résidence du Premier ministre, au 10 Downing Street.

Avec notre correspondante à Londres, Emeline Vin

Le discours de Nigel Farage a été avancé de trois heures, coïncidant avec l’annonce de la démission d’Angela Rayner, vice-première ministre travailliste, emportée par une affaire fiscale. Du pain bénit pour Nigel Farage, déjà en tête dans les sondages.

« Le départ d’Angela Rayner signifie qu’il y aura une élection interne au parti travailliste. On a l’habitude des divisions au parti conservateur : préparez-vous au grand schisme au Labour ! Je pense qu’il y a de bonnes chances que les prochaines élections se tiennent en 2027 », a-t-il lancé. Soit deux ans plus tôt que prévu.

Reform UK annonce déjà l’ouverture d’un « bureau de préparation au gouvernement », annonce son leader charismatique, mais clivant. Cela pour que, « une fois élu, on se mette tout de suite au travail ».

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Immigration et anti-système

Nigel Farage a soigné la mise en scène : ambiance de meeting à l’américaine, effets visuels spectaculaires, jusqu’à des lance-flammes pour électriser la foule. Le plus europhobe des dirigeants politiques britanniques s’inspire de plus en plus de la rhétorique et de la politique de Donald Trump aux États-Unis. Nigel Farage s’est engagé à « rendre sa grandeur à la Grande-Bretagne ». Une stratégie qui rappelle la célèbre formule de Donald Trump, son allié de longue date. Il y a deux jours, il a été reçu dans le bureau ovale par le président américain.

Côté promesses, le parti s’en tient aux fondamentaux : l’immigration, l’un des gros échecs du gouvernement actuel et l’anti-système. Acclamé par son public, il promet d’arrêter les bateaux de migrants dans la Manche « en deux semaines » s’il arrive au pouvoir. « Nous traversons un déclin économique, une fracture sociale dans le maintien de l’ordre, un déclin culturel. C’est comme si nos dirigeants avaient oublié qui nous sommes ».

Face à un gouvernement divisé et une opposition squelettique, Nigel Farage quitte la scène avec une promesse : « ce n’est que le début ».

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