Ces dernières années, Nantes est dans le top 10 des villes de France avec le plus fort afflux de franciliens. Un choix qu’a aussi fait Carole, trentenaire qui s’est installée avec mari et enfants dans ce chef-lieu de la Loire-Atlantique. Elle nous raconte.

Sixième ville la plus peuplée de France, Nantes attire de nombreux Parisiens et autres Franciliens en quête d’espace et de prix moins élevés. Alors que la réputation de la ville a été écornée ces dernières années dans la rubrique faits divers, ceux qui ont sauté le pas d’un déménagement de la capitale vers la province ont-ils des regrets ? On a posé la question à Carole, trentenaire ayant choisi de s’y installer après « la période Covid, décisive dans [sa] décision. »

Originaire de Lyon, Carole a vécu pendant des années aux portes de la capitale. Alors, au moment de choisir avec son mari où déménager face à ses « envies d’ailleurs », elle s’est logiquement posée la question d’un retour aux sources. Finalement, c’est sur Nantes que son choix s’est porté. « Nous avons décidé que Nantes serait le meilleur compromis car nous avions besoin d’espace, d’une ville moins agitée que Lyon, la possibilité d’être au bord de la mer en à peine 1h et surtout la proximité avec notre famille [ses beaux-parents étant au Mans, à 2h de voiture, ndlr] », dit-elle.

Mais, sans surprise, une autre raison s’est imposée au couple : « Le dernier critère décisif a été le prix de l’immobilier. Etant propriétaires d’un appartement en région parisienne, nous souhaitions nous installer en maison. Et cela n’aurait pas été possible sur Lyon au vu des prix exorbitants pratiqués même en périphérie de la ville…. » En effet, à date, comme le rapportent nos confrères du Figaro Immobilier, le prix médian d’une maison à Lyon est de 4 705 €/m2 alors qu’à Nantes il est de 3 901 €/m2. De quoi s’offrir une maison plus grande, surtout quand on a deux enfants comme c’est le cas de Carole.

Une fois le choix de la ville effectué, Carole a eu la chance de pouvoir partir via une mutation, son entreprise ayant une antenne à Nantes. Et quid de son salaire ? « Mon salaire a très légèrement baissé lors de ma mutation, passant de 46K à 44K, en contrepartie mes frais de déménagement étaient couverts par la société. J’ai ensuite quitté mon travail peu de temps après être arrivée sur Nantes en trouvant un nouvel emploi mieux payé que mon précédent en région parisienne », explique-t-elle, ajoutant que « les possibilités de carrière sont clairement plus limitées. »

Aujourd’hui, elle estime « vivre convenablement » mais alerte ceux qui pensent que la vie en région serait beaucoup plus rentable : « Lorsque je compare mon salaire nantais avec celui d’un parisien, je constate des écarts considérables (de l’ordre de 15-20K) alors qu’un restaurant, un cinéma, l’essence ou même les courses sont des postes de dépenses tout à fait similaires avec la capitale… » Si elle n’a donc pas gagné énormément en pouvoir d’achat, elle ne regrette pas du tout son choix car elle a gagné en « espace ! »

« Avoir une maison avec un jardin n’a absolument pas de prix, surtout avec 2 enfants. La vie de quartier que je n’ai pas connue précédemment, la souplesse des horaires et pouvoir quitter son travail à 17h sans avoir à se justifier. Le cadre de vie est littéralement plus doux, plus calme. » En revanche, tout n’est pas rose et comme point noir, elle souligne notamment la faiblesse des transports, surtout quand on souhaite se déplacer un peu loin, par exemple pour aller voir des amis qui vivent dans une autre région. « Un Nantes-Bordeaux nous prend par exemple 4h et il est parfois plus rapide de prendre la voiture. Il n’y a pas de ligne de train nous permettant de rejoindre d’autres grandes villes sans devoir forcément repasser par Paris… »

Maintenant qu’elle vit depuis quelques années sur Nantes, quel bilan tire Carole ? « Deux choses m’ont surprise lorsque je suis arrivée : les bouchons sur le périphérique, très souvent encombré lorsqu’il y a de fortes pluies ou un match de football le soir en rentrant, et la fréquentation du centre-ville. Il y a certes des quartiers peu fréquentables comme partout mais Nantes étant plus petite, cela donne l’impression que toute la ville est peu sûre. Je n’ai personnellement jamais eu de mauvaise expérience en me promenant en journée ou en soirée avec des amis. Cela dit, les ‘dires’ et le phénomène de ‘Nantes est devenue une ville dangereuse’, cela n’aide pas à se sentir complètement serein. Si j’avais eu ces informations avant mon départ, probablement que cela aurait joué sur la décision de venir. »