Le MHR a pris une leçon dans beaucoup de compartiments, ce samedi 6 septembre, pour la première journée de Top 14 contre Toulon (17-27) au Septeo Stadium.
Un sentiment désagréable régnait, samedi soir, dans les travées du (désormais) Septeo Stadium. Comme une sensation de « tout ça pour ça ». Une préparation de qualité, pour ça. Deux matches amicaux hyper positifs, pour ça. Une attente hyper enthousiaste, pour ça.
Alors bon, ce n’est pas après une journée de Top 14 qu’on va annoncer la peur de la relégation, des ambitions en chute libre ou la fin du monde. Mais on peut dire que le RC Toulon a donné une sacrée gifle aux Montpelliérains, à la limite de la leçon d’humilité. Mohed Altrad avait annoncé l’objectif d’un top 4 début août, au moment des retrouvailles avec les supporters. Le président s’est rendu compte que son équipe avait encore une paire d’étapes à cocher avant de tutoyer ce qui se fait de mieux en championnat, comme Toulon, 3e l’an dernier.
« Je n’ai pas vu des compétiteurs »
La prestation rouge et noire, on le souligne à nouveau, a remémoré aux Héraultais que les vérités de l’été, les matches de préparation, ne sont pas du tout celles de la rentrée. Toulon en avait pris 50 à Perpignan en amical (50-19), pendant que le MHR roulait sur Pau (26-5) et l’Usap (34-24).
« Je pensais qu’on était prêt », pestait Joan Caudullo. On a d’ailleurs rarement vu le manager lever la voix aussi fort devant ses joueurs. À la mi-temps, et à la fin du match, quand les joueurs étaient en cercle autour de lui. L’ancien talonneur craint trop de voir le spectre des saisons précédentes revenir, toutes marquées par une inconstance insupportable et fatale.
« Avant le match, j’ai dit aux joueurs que les amicaux ne servaient à rien, et que les compétiteurs, on les verrait aujourd’hui. À la mi-temps, je leur ai dit que je n’avais pas vu des compétiteurs », assurait Caudullo.
Cette colère s’expliquait par ce premier acte catastrophique de ses protégés. Dans le défi physique, pourtant la signature montpelliéraine, les coéquipiers de Lenni Nouchi n’ont pas existé, rappelant la défaite douloureuse à Béziers en février dernier contre ces mêmes Toulonnais (30-38). Collisions, ballons portés, occupation, stratégie… Le MHR était absent pendant quarante minutes. Sans compter les erreurs individuelles.
Ce passage à vide, personne n’arrivait à l’expliquer. Un excès d’orgueil par rapport au studieux été ? On n’ose pas y croire. Un simple raté, comme il en arrive dans une saison ? Sur un premier match, c’est dur de s’en convaincre.
Aucun n’avait la réponse, samedi soir. « Celle-là, je la prends pour moi. Maintenant, il ne faut surtout pas qu’on se lâche », commentait Joan Caudullo.
Une journée est à peine passée que les Montpelliérains sont déjà obligés de passer un test de caractère. Ce sera à Bayonne, 4e l’an dernier et vainqueur solide de l’Usap à Aimé-Giral plus tôt dans la journée. Ça promet.