Depuis cet été, une nouvelle machine ronronne dans les locaux de l’université de Bristol. Isambard AI, le superordinateur le plus puissant du pays, y est géré par les équipes de l’université et mis à disposition des start-up et des chercheurs britanniques. Ce superordinateur de classe mondiale, dont la construction a coûté 225 millions de livres sterling (260 millions d’euros), constitue une pièce essentielle de la stratégie du Royaume-Uni sur l’intelligence artificielle.

La genèse d’Isambard remonte à l’été 2023. Le Premier ministre de l’époque, Rishi Sunak, qui souhaite mener une politique technophile, constate que, dans un monde marqué par l’essor de ChatGPT et de l’IA générative, le pays manque d’infrastructures modernes pour permettre le déploiement de l’intelligence artificielle. Il lance dans la foulée la construction d’Isambard, qui aura pris un peu moins de deux ans : une belle performance, la mise en œuvre d’une telle machine nécessitant d’ordinaire cinq ans environ. Keir Starmer, l’actuel Premier ministre, a poursuivi et même accéléré la politique technophile de son prédécesseur, débloquant notamment deux milliards de livres supplémentaires pour l’investissement dans l’IA, dont 750 millions de livres pour un second superordinateur à Édimbourg.