Entre candidats aux élections municipales, députés et représentants des partis au national, la Braderie de Lille 2025 est marquée par de nombreux enjeux politiques. Résumé des différentes prises de paroles qui ont ponctué cette première journée de braderie.

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La plus grande braderie d’Europe a officiellement ouvert ses portes ce samedi 6 septembre. Les bradeux les plus matinaux ont donné le top départ ce matin à près de 34 heures de bonnes affaires et de fête à ciel ouvert. Fondus dans la masse de cette Braderie de Lille 2025, vous pourrez apercevoir des fripes, des moules-frites… Et quelques visages politiques bien connus.

Car la grande braderie de Lille est aussi l’occasion pour nos représentants et pour les candidats aux prochaines élections de tâter le terrain en prenant un bain de foule parmi les 2,5 millions de visiteurs attendus tout le week-end. Une Braderie qui se veut aussi rentrée politique pour les têtes de listes aux municipales de mars 2026, lancés dans une course au Beffroi qui s’intensifie.

En plus des enjeux locaux, l’évènement se teinte cette année de politique nationale, avec l’ombre d’une dissolution du gouvernement Bayrou et la présence de figures nationales qui prendront la parole pendant la Braderie.

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  • 11h30 : prises de paroles de Marine Tondelier et Stéphane Baly
  • 12h30 : déjeuner politique de Violette Spillebout au Meunier, en présence de Gérald Darmanin et d’Agnès Pannier-Runacher
  • 14h : annonce du candidat Insoumis aux municipales 2026 de Lille
  • 14h30 : début du tour de la braderie par l’équipe municipale et Arnaud Deslandes, au départ de l’Hôtel de Ville
  • 16h : prise de parole de Jean-Luc Mélenchon

Comme chaque année, le maire de Lille a entamé son traditionnel tour de la Braderie. Successeur de la démissionnaire Martine Aubry, le candidat socialiste à sa propre réélection Arnaud Deslandes a profité de cette déambulation place Simon Vollant pour saluer ses adversaires politiques, en compagnie de Martine Aubry. Contrairement aux autres têtes de liste, le maire de la capitale des Flandres a choisi de ne pas officiellement faire campagne pendant cette grande braderie, à six mois des élections municipales.

« Chacun fait ce qu’il veut, pour ma part je suis concentré sur l’idée que la braderie se passe le mieux possible », fait savoir l’édile. « Chaque chose en son temps, la campagne pour les municipales ça viendra. Les municipales sont en mars prochain, mais on a encore le temps de faire les choses étape par étape. » Une position que défend également Roger Vicot, second candidat au Beffroi d’un parti socialiste désuni. Le conseiller municipal et député du Nord a décidé d’enterrer la hache de guerre pendant ces quelques heures de bain de foule : « Nos militants choisiront en temps et en heure quel est celui qui portera les couleurs des socialistes pour le Beffroi. Mais pour l’instant, je suis le maire actuel dans son parcours dans la Braderie comme je le fais depuis des années et des années. » Tout est donc une question de timing, puisque Roger Vicot organisait son moment de campagne ce samedi soir, dans un restaurant du boulevard de la Liberté.

Les candidats de l’opposition ont, eux aussi, choisi de battre la campagne ce week-end. La tête de liste Renaissance Violette Spillebout, accompagnée de Gérald Darmanin et Agnès Pannier-Runacher, réagit : « Commencer la campagne pour devenir la future maire de Lille sur un évènement d’enthousiasme et de vivre ensemble, je crois que c’est un très bon signe. » Des propos que rejoint son adversaire écologiste Stéphane Baly : « C’est un moment de rencontres, un moment convivial, festif aussi, qui marque la rentrée politique, assez atypique cette année dans le contexte national et puis le lancement du marathon jusqu’à mars prochain. »

Alors que chaque candidat a été annoncé depuis plus d’un an, la tête de liste de la France insoumise restait pour l’instant un mystère. La section locale de LFI comptait justement sur la Braderie pour faire son annonce, et lever le voile sur la personnalité qui représentera le parti en mars prochain. C’est ainsi que, vers 14 heures, le nom de Lahouaria Addouche a été annoncé. Habitante de Lille depuis toujours, Lahouaria Addouche, ancienne travailleuse du social, ouvrière et mère de famille, est également la suppléante du député lillois Aurélien Lecocq (LFI).

« Je suis une femme des quartiers populaires », se définit la nouvelle tête de liste, pour qui ces mêmes quartiers « ont été abandonnés » par le « parti socialiste qui tient la ville depuis des décennies ». « C’est toujours la même chose, ils viennent récolter leurs voies et quand ils ont été élus, ils ferment la porte et on ne les voit plus pendant six ans. »

Lahouaria Addouche se dit « combative », « prête à changer les choses » et à « tourner la page avec les notables », assumant complètement la rupture avec le PS, qui a, selon elle, oublié une partie de la population pendant ses multiples mandats :

Contrairement au PS, je n’exclurai personne, je ne me focaliserai pas que sur les quartiers, mais sur toutes les parties de ma circonscription.

Lahouaria Addouche, candidate LFI à la mairie de Lille

Surtout, la politicienne ne se défile pas quand on relève le retard que peut représenter sa récente nomination, six mois avant les municipales, et parfois deux ans après certains candidats. « Si vous allez dans les quartiers et que vous prononcez le nom d’Arnaud Deslandes je pense que personne ne le connaît », affirme-t-elle. « Par contre, si vous sortez mon nom, je pense que vous saurez ce que j’ai fait, comment j’ai agi pour Lille qui, pour moi, est Insoumise. »

Au milieu des échanges de tirs entre candidats aux municipales, plusieurs figures politiques nationales ont également pris la parole ce samedi 6 septembre. Accompagnant Stéphane Baly, l’Héninoise Marine Tondelier, Secrétaire nationale des Écologistes, a tâté l’ambiance d’une Braderie qu’elle connaît bien : « Je pense que depuis mes 18 ans, je n’ai pas raté une seule braderie de Lille puisque j’étais étudiante ici, et depuis j’ai toujours ce week-end dans mon agenda. Et j’ai toujours soutenu les copains lillois pendant leur rentrée. »

Surtout, la cheffe de file des Verts s’est rendue à Lille ce jour pour participer aux prises de parole des Écologistes, conjointement à Stéphane Baly qu’elle estime devenir bientôt « le nouveau maire de Lille ». « Je viens aussi en tant que voisine d’une ville que j’ai toujours aimée, et dont je sais qu’elle nous a échappé de très très peu la fois dernière. »

Questionnée sur l’actualité nationale, notamment sur la dissolution du gouvernement Bayrou, Marine Tondelier assure « avec certitude » que « François Bayrou ne sera pas plus premier ministre lundi soir » : « Par contre ce qui va se passer ensuite, c’est quand même plein d’incertitude. Je ne vois juste pas comment Emmanuel Macron pourra nommer une troisième fois quelqu’un de son camp alors que les Français demandent une cohabitation. »

Invité par la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, ancien leader du parti, était également présent sur la Braderie cette année, 48 heures avant la possible dissolution du gouvernement. L’homme politique, qui avait annoncé se mettre en retrait en 2022, a profité de l’évènement pour prendre la parole en milieu d’après-midi et apporter sa vision du vote de confiance prévu lundi 8 septembre. « La France est entrée dans une nouvelle saison dégagiste. Elle juge illégitime la plupart des pouvoirs politiques et médiatiques en qui elle n’a plus aucune confiance », scande Mélenchon. « Ça sera la première fois depuis cinq ans que le gouvernement pose la question de confiance alors que nous sommes en République, je salue l’honnêteté républicaine de Monsieur Bayrou qui a osé poser la question qu’aucun de ses prédécesseurs n’aura osé poser. »

Malgré tout, l’Insoumis assure que la conclusion du vote mènera à la chute du gouvernement Bayrou et rappelle l’importance de se mobiliser mercredi prochain. « Le 10, nous bloquerons tout pour faire partir Monsieur Macron lui-même, car c’est lui qui est responsable de la crise. »

Avec Valériane Porcher