Les Français ont réalisé un carton plein ce samedi 6 septembre à l’Accor Arena, lors d’une 4e édition de l’UFC Paris placée sous le signe du choc France-Brésil. Nassourdine Imavov, Benoît Saint Denis et Oumar Sy ont chacun dominé leurs adversaires brésiliens dans une ambiance survoltée devenue la marque de fabrique de l’événement parisien.
De notre envoyé spécial à l’Accor Arena,
« Et un, et deux, et 3-0 ! » Les fans français avaient de bonnes raisons d’exulter au terme du grand rendez-vous annuel du MMA en France. Les cinq combattants français engagés samedi soir à l’Accor Arena, dont trois contre des Brésiliens dans le cadre d’un choc France-Brésil, sont tous sortis vainqueurs de leurs combats.
C’est bien sûr Nassourdine Imavov, numéro 2 chez les poids moyens, qui était le plus attendu au bout de la soirée parisienne. Après avoir réussi l’exploit de vaincre la légende Israel Adesanya en février dernier, le natif du Daghestan avait choisi de combattre à nouveau plutôt que d’attendre qu’on lui offre une chance pour le titre. Face au Brésilien Caio Borralho, numéro 7 de la catégorie et invaincu depuis dix ans, le Français risquait donc gros.
Il a finalement conclu la soirée en beauté, au bout de cinq rounds âprement disputés mais dominés techniquement par un Imavov patient et chirurgical en contre. Comme chez lui dans la salle parisienne acquise à sa cause, « Nassour » a pris le temps de construire sa victoire en usant son adversaire avec des coups de poings fulgurants à chaque ouverture. Borralho a vendu chèrement sa peau, impressionnant de résistance mais interrompant brièvement le combat à deux reprises suite à des coups de son adversaire tricolore.
Si le Français n’a pas réussi à obtenir de finish spectaculaire, il est reparti avec une victoire sur décision unanime en interpellant même le patron de l’UFC, le puissant Dana White, micro en main dans la cage. « Dana, je suis le prochain pour le titre », a-t-il réclamé devant un public en transe. « J’avais entendu dire que vous étiez le public le plus fou du MMA, je dois admettre que c’est vrai », a reconnu de son côté Borralho.
Nassourdine Imavov devrait à présent obtenir sa chance de combattre pour la ceinture contre le nouveau champion de la catégorie, le redoutable Khamzat Chimaev. Un choc fratricide entre les deux natifs de Russie et un défi immense qui n’effraie pourtant pas le combattant français. « Certains disaient que je ne faisais pas le poids contre Adesanya et pourtant je l’ai battu. Il n’y a aucun doute maintenant que je suis le prochain pour la ceinture », a-t-il assuré.
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Saint Denis se relance, bilan parfait pour les Français
Juste avant le main event, Benoît Saint Denis affrontait Mauricio Ruffy, un autre Brésilien membre du collectif des « Fighting Nerds », des combattants originaires de São Paulo et connus pour leur style flamboyant sur la scène internationale. Après avoir essuyé deux défaites l’année dernière contre Moicano à Paris puis la légende américaine Dustin Poirier, BSD avait retrouvé la victoire à Montréal en mai mais devait à présent convaincre face à un adversaire à sa hauteur.
Redouté pour sa puissance de frappe, Ruffy représentait certainement le défi le plus relevé de la carte de cette soirée. L’ex-militaire français, souvent connu pour ses excès guerriers dans la cage, a cette fois suivi les consignes à la lettre. Au rythme de la Marseillaise, Saint Denis a rapidement emmené son adversaire au sol sans lui laisser le temps de faire parler sa puissance debout. Après un 1er round maîtrisé, le Français a réussi à passer un gros coup de genou à Ruffy avant de l’user encore une fois avec sa lutte. Un choix payant : BSD a finalement trouvé la faille avec une prise de dos pour décrocher la victoire par soumission et faire exulter Bercy.
Plus tôt dans la soirée, le Parisien Oumar Sy avait parfaitement lancé ouvert le choc des nations face aux Auriverde en dominant Brendson Ribeiro. Le Français a rapidement martyrisé son adversaire au sol avant d’expédier le combat avant la fin du premier round. Chez lui, il en a profité pour prendre le micro au speaker et chauffer à blanc le public qui a hurlé « Ici c’est Paris ! » à l’unisson avec plaisir. Les deux autres Tricolores en lice ce samedi soir, William Gomis et le nouveau venu Axel Sola, ont également chacun remporté leur combat pour offrir à la France un bilan parfait lors de cette édition.
L’UFC Paris à peine terminé, les fans ne devront pas attendre longtemps pour assister au prochain rendez-vous du MMA français : le combat pour le titre des poids lourds entre Cyril Gane et le Britannique Tom Aspinall, présent ce soir à Paris et copieusement hué par le public, prévu le 25 octobre à Abou Dabi. Et peut-être le couronnement tant attendu du premier champion français de l’histoire de la discipline.
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