Bruno Retailleau photographié à Port-Marly ce samedi 6 septembre pour la rentrée des Républicains (Photo by STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Bruno Retailleau photographié à Port-Marly ce samedi 6 septembre pour la rentrée des Républicains (Photo by STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

POLITIQUE – C’est l’hypothèse qui a mis le parti de droite sens dessus dessous. Alors que le Parti socialiste se place pour Matignon en anticipant la chute annoncée de François Bayrou, Les Républicains ont fait étalage de leurs divisions sur le sujet. Il y a, d’un côté, Laurent Wauquiez, qui a laissé entendre que ses troupes à l’Assemblée ne censureront pas un gouvernement de gauche, pas plus qu’un exécutif RN.

Ce qui, de l’autre, a fait bondir le président du parti, Bruno Retailleau. « Si un gouvernement socialiste devait mener une politique contraire aux intérêts de la France, le devoir de la droite serait de l’empêcher », a-t-il répliqué, se gardant bien de préciser s’il réserverait le même sort à l’extrême droite. Réunie à Port-Marly pour sa rentrée politique, la formation de droite a manifestement trouvé une formule qui met tout le monde d’accord, et qui permet (surtout) de mettre la cacophonie en sourdine.

Du moins pour quelque temps. « Si la gauche est à Matignon, la droite sera dans l’opposition », a prévenu ce samedi 6 septembre le secrétaire général de LR Othman Nasrou, affirmant qu’une telle issue n’aurait « pas d’assentiment » de la droite.

Ligne de crête

Subtile (ou non), la pirouette permet de ne pas répondre à la seule question qui compte dans cette Assemblée divisée en trois blocs, et qui présidera la décision d’Emmanuel Macron en la matière : Les Républicains censureront-ils automatiquement un gouvernement dirigé par un socialiste ? Désireux de se distinguer de ceux qui participent à l’instabilité, tout en souhaitant se démarquer de la Macronie et de son « en même temps », le parti de Bruno Retailleau, tiraillé entre la « responsabilité » et l’affirmation politique, marche sur une ligne de crête.

D’où la nécessité de trouver une formule qui rassemble, un tant soit peu, tout le monde, alors que les députés LR ne vont pas tous voter la confiance à François Bayrou lundi prochain. C’est aussi la position exprimée peu avant par le président du Sénat Gérard Larcher, qui a affirmé que son parti ne pouvait envisager un « accord de gouvernement avec le PS ». Il est plus que probable que ce soit réciproque côté socialiste.