VIDÉO — Chaque semaine, nos critiques cinéma commentent un film sorti en salles. Aujourd’hui, Marie Sauvion et Samuel Douhaire s’enthousiasment de la reprise du sixième film de Nanni Moretti, dans une version restaurée.
Publié le 06 septembre 2025 à 11h00
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Cette semaine, Nanni Moretti est de retour dans les salles obscures. Non pas avec un nouveau long métrage, qui serait le dix-septième de sa carrière, mais avec une farce caustique tout droit venue de la fin des années 1980, Palombella rossa, son sixième film, dans une copie magnifiquement restaurée. Une comédie acerbe dans laquelle le réalisateur italien, aujourd’hui âgé de 72 ans, incarne un député communiste qui, après être devenu amnésique à la suite d’un accident de voiture, se retrouve en plein match de water-polo (sport apprécié des Italiens et dont le metteur en scène transalpin est un ancien pratiquant de haut niveau).
Il y incarne son rôle longtemps fétiche, Michele Apicella, un personnage de fiction qui a des traits communs de film en film, mais qui n’est pas un seul et unique homme. « Ce n’est pas le Doinel de Truffaut, plutôt le François Pignon de Veber », nous éclaire, taquine, Marie Sauvion. « C’est un observateur très critique de la société, moraliste, bavard et colérique », renchérit-elle.
Une parabole sur le langage
L’essentiel du film se passe dans une piscine, allégorie de l’Italie, en plus humide, avec tous ses problèmes et notamment toutes ses querelles politiques. « Il y a trop de chlore, je ne vois rien. Avant, ce n’était pas comme ça le grand bain, maintenant j’ai peur ! » hurle le député qui se débat péniblement dans l’eau.
À sa sortie en novembre 1989, Samuel Douhaire avait trouvé ce film très bizarre. Pour notre critique, trente-six ans plus tard, Palombella rossa n’a rien perdu de son étrangeté, mais a très bien vieilli grâce, notamment, à la fantaisie constante de Nanni Moretti. Un film très bavard, qui s’interroge sur la langue de bois et sur un langage vide de sens. « Trouver les mots justes ! Les mots sont importants ! » s’exclame l’élu poloïste simplement vêtu d’un bonnet bleu et d’un peignoir assorti. Conseil de nos critiques : plongez !
Podium
On a classé les films de Nanni Moretti, du plus anarchique au plus émouvant