Par

Lucie Fraisse

Publié le

7 sept. 2025 à 8h06

« La saison de la dernière chance ». Dès 2024, le théâtre du Grand Rond, à Toulouse, tirait la sonnette d’alarme et prévenait : faute de soutien financier des collectivités, la saison 2025-2026 pourrait être la dernière. Alors que le théâtre de la rue des Potiers, à deux pas de la Halle aux grains, vient de dévoiler sa programmation pour la saison qui débute, on fait le point sur la situation — toujours critique – du Théâtre du Grand Rond et les solutions esquissées pour le sauver. 

Des alertes de longue date 

« On a commencé à en parler publiquement l’an passé, mais en réalité ça fait au moins cinq ans qu’on prévient que ce qui se passe aujourd’hui allait immanquablement arriver », soupire Eric Vanelle, responsable du développement du théâtre du Grand Rond.

Depuis les alertes lancées en novembre dernier, « pas grand chose n’a évolué » selon Eric Vannelle qui poursuit : « la saison 2025-2026 n’existe que parce que les artistes acceptent de travailler dans des conditions dégradées. »

Pour l’instant on a une écoute attentive des collectivités, mais ça ne va pas plus loin.

Eric Vanelle

100 000 euros pour sortir de la situation actuelle 

L’équipe du Grand Rond a fait ses calculs. Pour travailler dans des conditions normales, « c’est-à-dire en payant les artistes et les techniciens dans les bonnes conditions auxquelles ils ont droit », il faudrait 200 000 euros de subventions en plus par saison. Et pour se sortir de l’ornière actuelle, le théâtre aurait besoin de 100 000 euros en plus. 

« En se référant à une étude de la Cour des comptes, on se rend compte qu’on touche 5 à 10 fois moins d’aides publiques que ce qu’on pourrait obtenir dans le cadre de notre travail. C’est en partie lié à notre histoire : le théâtre du Grand Rond est née d’une initiative de la société civile, on a débuté en étant extrêmement peu financé et on n’a jamais rattrapé de ce retard-là. »

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Spectacles de solidarité dans d’autres salles de Toulousze

En attendant un éventuel déblocage du côté des collectivités, le Théâtre du Grand Rond ne reste pas inactif. Une souscription en ligne a ainsi été lancée, qui a récolté plus de 16 000 euros à ce jour, ainsi qu’une pétition qui a recueilli plus de 3000 signatures

Et pour visibiliser davantage la situation, les équipes du Théâtre du Grand Rond ont demandé à d’autres salles de Toulouse, d’organiser des soirées de soutien festives. La première a eu lieu samedi 6 septembre à la Cave poésie avec une nuit de concerts.

Suivront une soirée au Théâtre de la Cité le 12 septembre, au Bijou le 26 novembre, au théâtre des Mazades le 28 novembre, à l’American cosmograph le 6 décembre…Concert, théâtre, danse, cinéma, la programmation est variée.

« Les salles nous mettent leurs équipes à disposition, détaille Eric Vanelle. De notre côté, on empoche la billetterie et on paye les artistes. »

L’espoir toujours là 

En ce mois de septembre, l’équipe du Théâtre du Grand rond continue de croire à la survie de ce lieu qui fait, entre nombreuses autres propositions, les belles heures du théâtre jeune public dans la Ville rose.

« Depuis le départ, on s ‘est dit deux choses, souligne Eric Vanelle. Oui il y a un vrai risque que tout s’arrête en juillet 2026. Mais jusqu’à la dernière seconde, on va travailler en se disant qu’on va continuer au-delà. »

Le Théâtre du Grand rond compte dix salariés, tous associés dans cette entreprise coopérative. Des centaines d’artistes et techniciens y sont accueillies chaque saison.

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