Quelques jours après la disparition de Giorgio Armani, l »attention se porte sur l’une de ses adresses les plus précieuses : son appartement parisien, lové au cœur de Saint-Germain-des-Prés, à deux pas du Café de Flore. Derrière cette façade discrète se cache un cocon raffiné où le créateur italien avait trouvé un souffle nouveau, loin de l’effervescence milanaise.

Quand Giorgio Armani a fait de Paris son refuge élégant près du Café de Flore

En 2023, Giorgio Armani avait ouvert les portes de ses maisons à nos confrères d’AD Magazine. Le créateur italien, qui possédait des adresses entre Milan, Pantelleria, Saint-Tropez ou encore Forte dei Marmi, avait raconté son rapport intime avec chacune d’elles. Il confiait alors les voir comme autant de refuges, chacune incarnant une facette de sa personnalité. Parmi elles, une demeure française a particulièrement retenu l’attention : son appartement parisien, situé à deux pas du Café de Flore.

À travers ces différentes propriétés, Giorgio Armani esquissait un art de vivre où la sobriété rencontrait le raffinement. « Ma demeure milanaise est le centre de mon univers », expliquait-il, tandis que son île de Pantelleria représentait « Un amour stable et durable » et New York « Une fantaisie cinématographique ». Mais derrière ces lieux iconiques, Paris occupait une place singulière, comme une échappée élégante loin de Milan.

L’art de mêler tradition française et modernité signé Giorgio Armani

Acheter un appartement dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés relevait presque du symbole. Le regretté Armani racontait : « Ma vie à Paris est en rupture complète avec mon quotidien à Milan. C’est comme si je plongeais dans un autre monde. » Acquis en 2014, cet intérieur reflétait son attachement à l’élégance française. Panneaux dorés, moulures et cheminée classique composaient un cadre à la fois bourgeois et apaisant, relevé par des pièces de sa ligne Armani/Casa, comme les commodes Erin disposées de part et d’autre du foyer.

Cet équilibre entre tradition et modernité donnait tout son caractère à l’appartement. Giorgio Armani insistait sur ce mélange subtil. Une base très française, habillée de détails contemporains discrets. C’était la version parisienne de son style. On y percevait son goût pour l’épure, mais aussi son désir de se fondre dans l’esprit du quartier littéraire et artistique.

De Milan à Saint-Tropez, les autres havres de Giorgio Armani

L’appartement parisien ne représentait qu’une partie d’un vaste univers résidentiel. À Saint-Tropez, Armani s’était offert une villa entourée de cyprès et d’eucalyptus, pensée comme une bulle intimiste. En Italie, son palais du XVIIe siècle de la Via Borgonuovo à Milan restait son centre névralgique, aménagé avec Peter Marino dans un dialogue constant entre différentes époques. Et sur l’île de Pantelleria, il avait restauré trois dammusi, ces maisons de lave emblématiques, transformées en havre de paix.

Mais c’est bien à Paris que son regard s’illuminait différemment. « Je suis tombé amoureux de la joie de vivre parisienne, de cette élégance excentrique qui allie le formel et la fantaisie », confiait-il. Cet appartement du Café de Flore était son pied-à-terre sentimental, une adresse où il avait su traduire son univers en résonance avec l’esprit français. Un lieu qui reste, encore aujourd’hui, une pièce maîtresse de son héritage.