AA / Londres / Aysu Bicer
Le Premier ministre britannique Keir Starmer a déclaré jeudi que le gouvernement du Royaume-Uni répondra aux nouveaux tarifs douaniers américains avec « sang-froid et calme », assurant que le pays est prêt à faire face à l’impact économique.
Le président américain Donald Trump a annoncé mercredi l’imposition d’un tarif minimum de 10 % sur les importations en provenance de tous les pays, y compris le Royaume-Uni, à compter de samedi.
S’adressant aux chefs d’entreprise depuis son bureau de Downing Street, Starmer a insisté sur une approche pragmatique.
« Je veux être parfaitement clair : nous sommes prêts », a-t-il affirmé.
« L’une des grandes forces de cette nation est notre capacité à Garder son sang-froid ».
S’il a reconnu que ces tarifs auront des conséquences économiques pour le Royaume-Uni, il n’en a pas précisé l’ampleur.
Le Premier ministre a assuré que son gouvernement cherchera à négocier un accord pour réduire ou supprimer ces tarifs, tout en soulignant que des mesures de rétorsion ne sont pas « exclues ».
« Nous entrons maintenant dans la prochaine phase de notre plan », a-t-il déclaré.
« Nous disposons de plusieurs leviers et nous continuerons à travailler avec les entreprises du pays pour comprendre leur évaluation des options possibles. »
Starmer a insisté sur le fait que tout accord économique avec les États-Unis devra être dans l’intérêt du Royaume-Uni, affirmant qu’il ne signerait un accord que s’il était « bénéfique pour la sécurité des travailleurs britanniques ».
« Les négociations sur un accord de prospérité économique, visant à renforcer notre relation commerciale existante, se poursuivent, et nous nous battrons pour obtenir le meilleur accord pour le Royaume-Uni », a-t-il ajouté.
Ses déclarations marquent un changement de ton, Starmer reconnaissant que les décisions de Trump modifient la dynamique des relations entre Londres et Washington.
S’il a souvent mis en avant l’alliance entre les deux pays, il a clairement indiqué jeudi que la réponse britannique se ferait de manière indépendante.
« Hier soir, le président des États-Unis a agi dans l’intérêt de son pays. C’est son mandat », a-t-il souligné.
« Aujourd’hui, j’agirai dans l’intérêt du Royaume-Uni…Les décisions que nous prendrons dans les prochains jours et semaines seront guidées uniquement par notre intérêt national. »
Bien que les tarifs de 10 % sur les importations britanniques auront un impact, ils restent inférieurs à ceux imposés aux produits européens (20 %), chinois (54 %) ou vietnamiens (46 %).
Trump a qualifié ces mesures de « déclaration d’indépendance économique ».
Ces tarifs resteront en vigueur jusqu’à ce que le président américain juge que « la menace posée par le déficit commercial et le traitement non réciproque sous-jacent est réglée ou atténuée », selon un communiqué de la Maison Blanche.
* Traduit de l’anglais par Sanaa Amir