GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Patrick Cohen, France Inter radio station journalist, works at the Maison de la Radio in Paris on May 18, 2017. (Photo by GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)
MEDIA – « Tous les coups sont permis ». Patrick Cohen est encore estomaqué d’avoir été espionné à son insu avec le journaliste Thomas Legrand, et compte bien porter plainte. Dans une vidéo diffusée vendredi 5 septembre par le média très conservateur L’Incorrect et filmée en juillet dans un restaurant parisien, on voyait les deux hommes parler avec Pierre Jouvet et Luc Broussy, respectivement secrétaire général et président du conseil national du PS.
Au cours de cette discussion, où est aussi évoquée la stratégie de la gauche en vue de la présidentielle de 2027, Thomas Legrand, qui travaille pour France Inter et Libération, déclare notamment : « Nous, on fait ce qu’il faut pour (Rachida) Dati, Patrick (Cohen) et moi. » Ce qui a pu être interprété comme un parti pris à l’encontre de la ministre de la Culture.
Critiqués par de nombreux responsables politiques pour ces propos litigieux filmés à leur insu, les deux journalistes ont défendu samedi 6 septembre leur impartialité et annoncé porter plainte.
« Vol de conversation privée »
« Tous les coups sont permis, c’est hallucinant », a déclaré Patrick Cohen à La Tribune Dimanche. Pour lui, « il s’agit d’un vol de conversation privée » et une plainte va être déposée. « Nous sommes d’ailleurs en train de regarder si on peut l’étendre à tous ceux qui ont repris et diffusé cette vidéo. », poursuit le journaliste.
« On a pris des bouts de phrase. Il n’y a pas 20 secondes de conversation suivie. C’est complètement manipulatoire », a-t-il ajouté auprès de l’AFP.
En ce qui concerne le fond de la discussion, la journaliste, qui office également dans C à vous sur France 5, tient à souligner que « L’Incorrect s’est bien gardé de préciser que ce rendez-vous a eu lieu à l’initiative de la direction du PS, qui se plaignait du traitement négatif du parti et d’Olivier Faure sur l’antenne de France Inter, et dans mes éditos en particulier. Nous n’étions pas entre amis dans un esprit de connivence, c’était tout sauf une réunion conspirative. »
« Complot », « infiltration », « mafia »
Dans un message publié sur X vendredi soir, Rachida Dati, investie comme candidate des Républicains à la mairie de Paris, a demandé que des mesures soient prises envers les deux chroniqueurs, dénonçant des « propos graves et contraires à la déontologie ».
« Complot », « infiltration », « mafia » : très rapidement, les critiques ont fusé, aussi bien du côté des Républicains, que du Rassemblement national et de La France insoumise
Le PS s’est lui défendu en assurant qu’« aucune collusion n’existe entre le Parti socialiste et les journalistes quels qu’ils soient », et accusé L’Incorrect, média créé par des proches de Marion Maréchal en 2017, d’avoir pour « seul but d’entretenir une lecture complotiste du monde ».