Les noms de 72 femmes scientifiques inscrits sur le pourtour du premier étage de la tour Eiffel. Ce projet et cette liste seront proposés avant la fin de l’année 2025. Ces noms rejoignent ceux d’autant de scientifiques hommes, déjà gravés sur la Dame de fer en 1889.
»L’ambition est de rendre visible la contribution historique des femmes aux sciences et technologies » sur le monument emblématique de la capitale explique la mairie de Paris. Une commission d’experts sera chargée de proposer à la maire de Paris, Anne Hidalgo, une liste de « femmes expertes émérites ayant vécu entre 1789 et nos jours », aujourd’hui décédées et principalement de nationalité française. L’objectif est de respecter la parité en installant les 72 noms de femmes en surplomb de la frise existante des 72 hommes, sur le pourtour extérieur du premier étage, dans le respect des choix esthétiques de Gustave Eiffel.
La parité désormais appliquée sur la Dame de fer
Lors de l’édification du monument en 1889, l’ingénieur Gustave Eiffel avait fait inscrire, sur la grande frise du premier étage, le nom de 72 des plus grands savants français ayant marqué l’histoire depuis la Révolution. Ces noms, alors peints en lettres d’or de 60 centimètres de haut, ont disparu pendant plusieurs décennies au cours d’une campagne de peinture, pour être à nouveau inscrits en relief en 1989. Parmi eux : les chimistes Lavoisier et Chaptal, l’industriel Schneider, les astronomes Arago et Laplace, le physicien Ampère, le naturaliste Cuvier, l’inventeur de la photographie Daguerre… Aucun nom féminin inscrit, alors qu’à l’époque les travaux de femmes scientifiques, comme ceux de la mathématicienne Sophie Germain, étaient déjà reconnus, soulignent les experts.
Rendre les sciences plus attractives pour les jeunes femmes
Les femmes qui seront retenues doivent avoir travaillé dans les domaines des sciences et technologies de l’ingénierie et des mathématiques. « Car encore de nos jours, ce sont ces domaines qui sont très peu féminisés. 10% de femmes dans la section physique théorique du CNRS. On a vraiment besoin de convaincre les jeunes femmes qu’elles ont toute leur place dans les sciences et que la science a besoin d’elles », argumente Isabelle Vauglin, vice-présidente de Femmes et Sciences, et astrophysicienne. « Ce geste aura une portée internationale. C’est formidable pour toutes les petites filles qui seront peut-être un jour des femmes scientifiques de demain, je suis ravie, enchantée », ajoute-t-elle.
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