Posted On 6 septembre 2025
C’est un crash en rase campagne pour la candidate Verte que pousse Piolle, Laurence Ruffin. Lucille Lheureux, adjointe Verte qui se verrait bien tête de liste également, dénonce publiquement des « intimidations » du Maire et massacre le narratif de l’opération Ruffin.
3 CHEFS DE FILES SOLIDAIRES DE PIOLLE DEPUIS DES ANNÉES…
Rappel des faits : les Verts et le PCF ont désigné en apparence 4 chefs de file pour préparer les municipales à Grenoble, avant de choisir un candidat parmi ces 4. On retrouve donc Laurence Ruffin, ainsi que Margot Belair et Lucille Lheureux (Vertes) et le communiste Nicolas Beron-Pérez. La première est adjointe à l’urbanisme, la deuxième est adjointe « aux cultures » après avoir été adjointe à la propreté pendant le premier mandat, le troisième est élu au logement. Ces 3 là incarnent donc le bilan des Verts/LFI sortants.
En juillet, le quatuor posait ensemble tout sourire, Ruffin et Lheureux côte à côte au centre, pour le médiaPlace Gre’net …
… MAIS IL MÉPRISE SES ÉLUS EN LEUR PRÉFÉRANT RUFFIN
Mais alors qu’ils ont suivi Piolle le doigt sur la couture tout au long de sa gouvernance, celui-ci les remercie bien mal en ayant fait de Laurence Ruffin, extérieure au conseil municipal, sa favorite pour lui succéder. Rien d’étonnant parce qu’elle a le même profil mensonger et creux que lui, et que cela permet de tromper les Grenoblois avec quelqu’un de moins associée au bilan. Mais très violent pour les élus de sa majorité, car cela leur envoie le signal clair qu’aucun d’entre eux n’est jugé apte à la succession.
TOUT EST MIS EN PLACE POUR L’IMPOSER
Le choix du candidat parmi les quatre doit intervenir fin septembre. Avec les dés qui paraissaient pipés d’avance puisque le système Piolle (ce qu’il en reste) fait tout pour imposer Ruffin : presse nationale avec le quotidien de gauche « Libération » pour la faire connaitre, organisation de réunions publiques où elle est invitée par le PCF ou l’ADES (la vieille officine d’Avrillier/Comparat qui roule pour les Verts), couverture et interview insipide d’une rare complaisance par Victor Guilbert, rédacteur en chef des Affiches…
Les Affiches de vendredi dernier : l’opération comm’ prend aussitôt l’eau avec la sortie de Lucille Lheureux
LHEUREUX RUE DANS LES BRANCARDS…
Sauf que Lucille Lheureux ne s’est pas laissée faire. Élue depuis 2014, c’était l’une des plus fidèles adjointes d’Eric Piolle, réputée proche de lui, et s’estimant assez logiquement légitime pour porter une candidature dans sa continuité. Or à quelques semaines de la désignation de la candidate des Verts, elle a écrit un courrier à la « cellule d’écoute et d’orientation du pôle de régulation » (!) du parti écolo, révélé par Eve Moulinier du Dauphiné Libéré.
… POUR AFFIRMER SA CANDIDATURE
Dans ce courrier Lheureux confirme d’abord sa volonté d’être tête de liste des Verts en mars 2026. Ce dont plus grand monde ne doutait, alors qu’elle est soudainement de plus en plus active sur les réseaux sociaux et a même lancé un site vitrine à son nom avec déjà un logo. Femme de parti, elle bénéficie en outre d’appuis parmi les élus verts et les militants locaux, notamment les jeunes écologistes qui la recevaient hier soir à leur local quartier Flaubert, à la différence de l’éthérée Laurence Ruffin.
Lucille Lheureux a déjà lancé son site pour sa candidature..
ERIC PIOLLE FAIT « PRESSION »…
Mais surtout, elle dénonce avec ce signalement le « refus de certains membres du collectif de travailler à un mode de désignation, au profit d’un mouvement naturel » (comprendre : la volonté de passer outre un vote militant pour désigner Ruffin directement), et des « pressions pour me demander de me désister ». Elle se fait très précise concernant l’origine des pressions en désignant « le maire », qu’elle accuse de « comportements inappropriés ».
… ET VERSE CARRÉMENT DANS « L’INTIMIDATION »
Elle parle à ce propos d’un rendez-vous en tête à tête qu’elle aurait eu avec Piolle, puis d’un courrier manuscrit de sa main « dont le ton, la date de remise, la teneur et la fonction de l’émetteur relèvent de l’intimidation ». On peut difficilement faire plus clair mais au cas où, elle en remet encore une couche en parlant de pratiques « patriarcales, sexistes et classistes ». Piolle voulait imposer Laurence Ruffin sans tenir compte de ses élus, il se retrouve avec une historique qui fait exploser son opération.
Lheureux l’an dernier, alors encore en idylle avec Eric Piolle. Tout deux posent ici avec l’ex député Hugo Prévost, qui a démissionné car accusé de violences sexistes et sexuelles. Toujours le même schéma avec eux : derrière les sourires, l’arrière-boutique nauséabonde
LA VIOLENCE DU SYSTÈME PIOLLE MISE À NU
C’est loin d’être anodin car c’est à nouveau une très proche de Piolle qui découvre la violence de son système, ou fait semblant de le découvrir parce que c’est désormais elle qui est touchée. Il y a eu des départs d’élus dès 2016, puis tout au long de ce mandat, avant la démission fracassante de son plus proche collaborateur, son deuxième cerveau Enzo Lesourt qui dénonçait sa « violence éloquente » et est désormais en conflit devant la justice avec lui. Derrière l’affichage petites fleurs gentiment écolo, c’est un fonctionnement d’une rare violence, broyeur de femmes et d’hommes.
LA MACHINE RUFFIN EXPLOSE À L’EXTÉRIEUR…
Par la faute de ce système, la machine Ruffin est grippée avant même d’avoir pu fonctionner. Au départ, elle affirmait qu’elle ne serait candidate qu’à la tête d’une liste d’union de gauche. Ça a très mal démarré, entre Place Publique qui entend porter une initiative indépendante à ce stade sur sa droite, et à sa gauche La France Insoumise, partenaire historique des Verts à Grenoble, qui n’a pas de mot assez durs contre eux et la majorité sortante (à laquelle ils appartiennent) et envisage clairement sa liste autonome.
Allan Brunon, chef de file LFI à Grenoble, fustige les méthodes « 5ème république » des Verts et redéfend son « cap » et son « programme de rupture » pour les municipales. Les déboires des Verts qui prennent l’eau avant même d’avoir quitté le port renforcent LFI dans son rapport de force et ne peuvent que conforter sa volonté de liste autonome
… ET MAINTENANT EN INTERNE
Désormais, c’est même au sein de son propre parti, les Verts, que l’opération Ruffin implose en vol, contestée publiquement par une élue de la 1ère heure. Dans ces conditions on voit mal comment elle pourrait aller au bout de sa candidature. Sauf à déjà renoncer à sa première promesse (ça lui ferait un autre point commun avec Piolle) pour porter une liste bringuebalante, affaiblie de toute part, qui sonnerait définitivement comme le crépuscule des années Verts/LFI à Grenoble.
« Alerte rouge pour les verts », titre le journal très pro verts Libération après la sortie de Lheureux
LES VERTS/LFI COINCÉS DANS LES CONSIDÉRATIONS POLITICIENNES
C’est la loi des séries pour les Verts. Tout ceci donnant le spectacle assez pathétique d’intrigues de couloir, de petits jeux politiciens de partis et d’individus égotiques uniquement préoccupés par leur quête de postes, bien éloignés de l’intérêt général et des attentes des habitants. Et c’est peut-être ce qui signera leur fin, avec leur bilan très contesté.
Pendant ce temps, bien au-dessus de cette mêlasse, Alain Carignon et le collectif « Réconcilier Grenoble » préparent l’après Piolle. Le vrai « après », celui qui permettra de renouer avec une ville apaisée. Et ils le font avec les Grenoblois, qui peuvent participer et rencontrer l’équipe à la Factory du Changement (26 Avenue Alsace-Lorraine), ouverte toute la semaine de 10h à 19h. Deux campagnes, deux ambiances.