l’essentiel
L’effet Jeux Olympiques se fait sentir pour certains sports olympiques comme le tennis de table, même si la baisse de 17 % du budget des sports risque de peser sur le nombre de licenciés en général.

Un an après les Jeux Olympiques de Paris 2024, l’effet de ce succès planétaire et incontestable qui a rejailli sur le mouvement sportif français, se fait-il toujours sentir ?

« Oui pour certains sports olympiques comme le judo, la natation, l’escrime, et le tennis de table, beaucoup moins pour les sports collectifs » répond Jean-Yves Mouret, le président du comité départemental olympique et sportif (CDOS) 65 qui a fait le point à l’occasion de la Fête du sport qui rassemblait plus d’une cinquantaine d’associations dimanche au lac de Soues.

« Depuis les JO de Paris et l’exploit des frères Lebrun, nous avons augmenté de 40 % nos licenciés. En trois ans, le nombre de pratiquants a doublé.

Et à l’occasion de cette rentrée sportive, nous sentons encore un fort engouement » se réjouit Joël Moreau président du comité départemental de tennis de table. Pourquoi le tennis de table est-il devenu à la mode ? « C’est un sport où l’on peut se faire plaisir quel que soit son niveau et en son âge, en famille » témoigne Joël Moreau.

Les clubs ont dû s’adapter pour accueillir ce nouveau public. « Nous avons poussé les murs, augmenté les créneaux et adapté des formats de compétition aux débutants et aux pratiquants en loisirs.

De plus, deux clubs sont désormais affiliés aux Fédérations handisport et sport adapté. C’est aussi un sport conseillé pour les personnes touchées par certaines affections, comme la maladie de Parkinson » explique Joël Moreau.

La réduction du Pass sport passe très mal

Mais le tableau général des fédérations sportives est moins reluisant. « En 2025, les licenciés ne sont pas à la hauteur de ce qu’on pouvait espérer. J’ai peur d’une baisse. L’effet JO semble être retombé comme un soufflet. Nous avons été déçus par l’héritage que tout le monde attendait, quand le budget des sports a été réduit de 17 % » déclare Jean-Yves Mouret.

L’exclusion des 6-13 ans du Pass sport qui permet aux enfants de familles modestes de bénéficier d’une aide financière de 50 € pour l’inscription dans un club, a fait grincer les dents du monde sportif.

Sur les 5 966 Pass sport délivrés dans les Hautes-Pyrénées en 2024 pour un montant global de 60.000 €, près des deux tiers concernait cette tranche d’âge. « Autant vous dire que cela a suscité un mécontentement général » souligne Jean-Yves Mouret.

C’est méconnaître la capacité de résilience et la combativité du monde sportif, en particulier du CDOS 65 qui a pris le taureau par les cornes. « Grâce à une aide financière pour l’attribution du label « Fête du sport » par le ministère de la jeunesse et des sports et notre réserve financière, nous avons essayé de compenser cette suppression, en instaurant dans l’urgence un ticket sport de 30 € pour les jeunes entre 6 et 13 ans qui prennent une première licence sportive.

Cela représente 300 dossiers pour un montant de 9000 €. Nous sommes conscients que cela ne va pas satisfaire tout le monde mais cela a le mérite d’exister. Nous verrons d’améliorer ce dispositif l’an prochain » explique Jean-Yves Mouret.