Le sujet est crucial en vue de la publication à venir, par le gouvernement, de ce décret censé définir les priorités d’action des pouvoirs publics pour la gestion des formes d’énergie sur le territoire ces prochaines années.
Le ministre délégué chargé de l’Industrie Marc Ferracci a jugé «probable» dimanche que le décret sur la programmation énergétique ne soit pas publié avant la chute éventuelle du gouvernement à l’issue d’un vote de confiance lundi. La troisième Programmation pluriannuelle énergétique (PPE) trace la feuille de route de la France en la matière jusqu’en 2035. Elle vise à sortir des énergies fossiles et à atteindre la neutralité carbone en 2050, grâce à une plus grande disponibilité du parc nucléaire français et à la construction de nouveaux réacteurs de type EPR2.
Mais elle devait encore faire l’objet d’un décret, dont le premier ministre François Bayrou a annoncé début août avoir retardé la publication «pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires» avec les partis et les groupes parlementaires. La PPE a donné lieu à de vifs débats entre pro-nucléaires et partisans des énergies renouvelables. «J’ai validé ce décret. C’est une décision du premier ministre» de l’avoir retardé, a expliqué Marc Ferracci sur Franceinfo dimanche matin.
Le texte risque de rester dans les limbes
Mais alors que François Bayrou a convoqué lundi un vote de confiance à l’Assemblée nationale, qu’il devrait perdre vu les vetos annoncés de l’extrême droite et de la gauche, le texte risque de rester dans les limbes. «C’est effectivement une hypothèse qui est probable aujourd’hui», a répondu Marc Ferracci à la question de savoir si la PPE ne serait pas publiée avant la chute du gouvernement.
Le ministre a toutefois espéré que ce texte ne soit pas enterré. «Je pense que le premier ministre qui peut-être prendra la suite de François Bayrou aura besoin de donner une trajectoire pluriannuelle de l’énergie au pays», a-t-il ajouté. La publication de la PPE était très attendue par les acteurs de l’énergie pour lancer des appels d’offres, notamment dans l’éolien en mer, sécuriser des investissements, anticiper les besoins de formation et d’emploi et prévoir les infrastructures.