Vendredi 5 septembre, une salle presque comble du Cinéma Le Katorza à Quimper a eu le privilège de découvrir en avant-première « Muganga, celui qui soigne », un film poignant de la réalisatrice et scénariste Marie-Hélène Roux. À l’issue de la projection, l’émotion était palpable. Loin de laisser indifférents les spectateurs, le film a suscité une standing-ovation unanime. Un témoignage fort, à la fois bouleversant et inspirant, porté par des acteurs d’exception.
Le film met en lumière l’histoire de Denis Mukwege, médecin congolais et prix Nobel de la Paix en 2018, incarné par Isaach de Bankolé, qui lutte contre les violences sexuelles infligées aux femmes dans son hôpital de Panzi, au Congo. Sa rencontre avec Guy-Bernard Cadière, un chirurgien belge joué par Vincent Macaigne, va redonner une nouvelle dimension à son engagement. Ensemble, ils opèrent à quatre mains pour redonner dignité et espoir aux femmes victimes de ces atrocités.
Alerter sur une terrible réalité
Le film soulève une problématique tragique : le viol de milliers de femmes et d’enfants en République démocratique du Congo, utilisé comme arme de guerre pour semer la terreur et contrôler les ressources naturelles, notamment le Coltan, essentiel à la fabrication de nos smartphones. Marie-Hélène Roux, en réalisant ce film, souhaite alerter sur cette réalité et inciter le public à se mobiliser. Elle explique : « Là-bas, j’ai vu le meilleur et le pire de l’humanité. C’est à nous tous de faire changer les choses en expliquant ce qui s’y passe, en médiatisant l’histoire et l’implication de ces deux médecins et en incitant les pouvoirs politiques à voter des lois. » Primé à trois reprises au Festival du film francophone d’Angoulême, Muganga est un film puissant, nécessaire et porteur d’espoir.