Par
Nicolas Gosselin
Publié le
7 sept. 2025 à 18h06
C’était une référence pour boire un bon cocktail à Bordeaux et à voir comment la terrasse était souvent bondée, les épicuriens ne s’y trompaient pas. Pourtant, les gérants du bar Les Marquises ont fermé le rideau définitivement le 21 juin 2025, après six ans d’existence. « Pour les clients, le bar tournait bien donc il y a eu une certaine incompréhension », reconnaît Yves Chatenet, l’un des patrons.
Mais la situation n’était pas aussi radieuse que laissaient penser les apparences, nuance le responsable. « Le rythme de travail était trop acharné et on ne voulait pas tout déléguer. On a décidé de passer à autre chose avant de se dégoûter. »
Surtout, le contexte économique a changé en six ans. « On a toujours essayé de travailler des bons produits mais depuis le Covid, tout a vachement augmenté et dans un marché hyper concurrentiel, c’était devenu difficile de s’aligner sur les autres sans sacrifier les marges. C’était compliqué de se payer et de payer les employés alors qu’on avait une fréquentation en augmentation. Bref, c’était assez démoralisant », confie Yves Chatenet.
« C’est David contre Goliath sur les quais »
En six ans, les gérants des Marquises ont vu le voisinage fortement évoluer. Installé sur les quais à Saint-Michel, le bar à cocktails était entouré d’indépendants à l’image du Sabor y Son mais le groupe Vintage, qui compte dix bars à Bordeaux, est arrivé en force et a ouvert deux lieux ces dernières années : le Singe vert et le Toucan fringant.
Selon Yves Chatenet, il était difficile de lutter face à la force de frappe d’un tel mastodonte. « À côté d’un tel groupe, on est obligé de ramer pour exister. On paraît hyper cher alors qu’on marge moins. Et en même temps, on ne voulait pas rogner sur la qualité ou arrêter le service à table… C’est un peu David contre Goliath sur les quais », compare-t-il, dénonçant au passage une uniformisation des bars.
Depuis cet été, le bar Carmen – tenu par deux jeunes – remplace Les Marquises.
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