Des arrestations menées en masse et à la hâte, dans des conditions kafkaïennes. Les témoignages des étudiants incarcérés – plus de 300 – pour avoir participé aux manifestations contre l’arrestation du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, font état d’un même mode opératoire : des interpellations à domicile conduites à l’aube par des forces de l’ordre surmenées, débouchant sur une garde à vue suivie d’une audience expéditive au tribunal, puis d’une incarcération pendant près de deux semaines. Plus de 200 manifestants ont déjà été libérés, et près d’une centaine demeurent en détention, dans l’attente d’un procès qui se tiendra à compter de ce vendredi 18 avril.

«Ces arrestations sont purement politiques et n’ont aucun fondement légal, ce n’est rien d’autre qu’une mesure visant à nous intimider», assène Selinay Uzuntel, 24 ans. Cette étudiante en économie à l’université d’Istanbul a été interpellée après que la police a pris une photo d’elle participant à l’une des manifestations qui s’est tenue dans les jours suivant l’arrestation d’Ekrem Imamoglu. Dès le 25 mars, l’étudiante a ainsi été placée en garde à vue av