Le ministère britannique de l’Intérieur a lancé des publicités géolocalisées sur YouTube et Facebook visant les migrants présents dans le nord de la France avec pour message central : ceux qui franchissent la Manche à bord de petites embarcations risquent d’être renvoyés en France, dans le cadre d’un nouvel accord de retours entré en vigueur début août, rapporte le Times le 5 septembre.
Concrètement, le Home Office finance des campagnes sur les réseaux sociaux qui s’affichent lorsque les comptes correspondent à des critères prédéfinis (localisation, sexe, nationalité), supposés indiquer une intention de rejoindre illégalement le Royaume-Uni. Les contenus, vidéos et visuels, apparaissent dans les fils des utilisateurs situés sur le littoral français et répètent l’avertissement : en cas d’arrivée par « small boats », un retour rapide vers la France serait engagé.
Un nombre record de demandes d’asile
Il s’agit, selon le Times, de la première utilisation assumée de publicités numériques au nord de la France par le ministère de l’Intérieur. Le volet communication accompagne la préparation des premiers renvois au titre de l’accord de retours franco-britannique, signé dans le sillage d’une pression migratoire soutenue.
D’après les chiffres récents du Home Office cités par la presse britannique, plus de 111 000 demandes d’asile ont été enregistrées au Royaume-Uni entre juin 2024 et juin 2025, un record depuis 2001. Depuis l’arrivée de Keir Starmer à Downing Street en juillet 2024, plus de 50 000 personnes auraient traversé la Manche, dont un peu moins de 30 000 pour la seule année 2025.
Reste à mesurer l’effet dissuasif réel de ces messages : les précédentes campagnes d’information menées par Londres (affichages, spots multilingues, SMS) n’ont pas, jusqu’ici, empêché la poursuite des départs depuis les côtes françaises, même lorsqu’elles s’accompagnaient d’annonces de durcissement opérationnel ou législatif.