« Il y en a assez que des bailleurs se croient au-dessus des règles. Il faut qu’ils se mettent à travailler réellement à la mission de service public qui est la leur. Les habitants sont en capacité de s’unir pour attaquer, il faut qu’ils le comprennent. » Coordinateur de l’association CLCV (Consommation logement cadre de vie) dans les quartiers nord de Marseille, Guy Lucchesi ne mâche pas ses mots. Sous la houlette de cette association, 44 locataires de la cité de Font-Vert, dans le 14e arrondissement, ont engagé une action en justice contre leur bailleur social, Erilia. Concrètement, ce sont 44 assignations qui ont été rédigées par un avocat commun, Me Aurélien Leroux, et délivrées au bailleur. Elles seront étudiées par le juge des contentieux de la protection du tribunal judiciaire de Marseille entre le 29 avril et le 12 mai prochains au cours de quatre audiences successives. Dans ces assignations, que La Provence a pu consulter, les locataires réclament le remboursement de charges qu’ils estiment indues car trop élevées, et demandent à ce que la justice civile force sous astreinte financière le bailleur social à fournir de nombreux documents justificatifs et enfin, à recruter quatre gardiens. Cette dernière revendication visant à sécuriser cet ensemble de 406 logements livré en 1967 et gangrené aujourd’hui par une insécurité liée notamment à la présence de points de deal.