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Publié le 07/09/2025 21:53
Mis à jour le 07/09/2025 23:04
Temps de lecture : 3min – vidéo : 4min
« On fait déjà assez d’efforts », 9 Français sur 10 n’ont plus confiance dans la classe politique
(France 2)
4min
Neuf Français sur dix affirment ne plus avoir confiance dans la classe politique. La relation était déjà fragile, mais le séisme de la dissolution a encore accentué ce gouffre et mis en lumière l’incapacité à trouver un socle minimum commun.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.
Les équipes de France Télévisions sont allées à la rencontre des Français à Neubourg, commune rurale de l’Eure, 4 500 habitants. Cyril est chef d’entreprise. Dans son atelier, il fabrique des portails et des rambardes en fer forgé. La chute annoncée du gouvernement, lui et ses trois salariés s’y attendent. Alors, quelles sont leurs solutions pour la suite ? Pour eux, d’abord, il ne faut surtout pas toucher aux jours fériés. « Je pense qu’on fait déjà assez d’efforts, nous, en tant que citoyens », lance une des employées. Pour le patron, ce n’est pas à lui, mais à l’État, aux régions et aux départements de se serrer la ceinture en premier. « Je pense qu’il y a des économies à faire un peu partout. Il y a des choses dont on a besoin, des nouvelles routes, des nouveaux ronds-points. Il y a des fois des choses qui sont un peu délirantes, qui coûtent, je pense, beaucoup d’argent », estime-t-il.
Direction le supermarché pour Paul, 70 ans. Lui en a marre d’entendre dire que les retraités seraient des privilégiés. Il n’a toujours pas digéré les propos de François Bayrou qui désigne les boomers comme responsables de la dette. « C’est un boomer, d’après ce que j’ai pu comprendre. Ça m’énerve encore. Ça m’a fait dresser les cheveux sur la tête. Le peu qui me reste. J’ai été ouvrier toute ma vie. J’ai commencé à tirer des câbles sur des chantiers. On a trimé, je travaillais 48 heures par semaine. Aujourd’hui, ils n’en font que 35. Et c’est nous qui avons créé la dette. Je ne comprends pas du tout pourquoi », partage-t-il.
Sur le parking, quelques minutes plus tard, les équipes de France Télévisions rencontrent Sandrine. Elle a 50 ans, trois enfants et touche une allocation adulte handicapé. Pour s’en sortir, elle a dû réduire son budget courses. Et s’il le faut pour redresser les finances publiques, elle n’est pas contre un gel de sa propre allocation. « Moi, je suis prête à ne pas être revalorisée, tant qu’on ne l’enlève pas, c’est tout ce que je demande », lance Sandrine.
Au sud de la commune, se trouve une brasserie fréquentée par des ouvriers et des routiers. Selon eux, bloquer le pays le 10 septembre serait-il une solution ? Au fond de la salle, pour un chauffeur de 62 ans, il n’en est pas question. « On l’a fait dans le passé. On a essayé des tas de choses. Qu’est-ce que ça a donné ? On a embêté nos concitoyens, nos gens qui s’en vont au boulot le matin avec leur voiture, qui essaient de gagner 2-3 sous », se rappelle-t-il.
Pour un mécanicien, ancien gilet jaune, en revanche, c’est le moment de crier sa colère et d’engager un rapport de force avec le futur gouvernement. « Bloquons tout, c’est les ronds-points, c’est les plateformes. C’est tout, la totale. Faut tout bloquer, net. Faut fermer le pays, point barre. Et après, on verra ce que ça donne. Parce que Macron, il nous a bien mis des bâtons dans les roues quand même. Qu’il démissionne ou qu’il ne démissionne pas, ça ne change rien pour moi », s’agace-t-il. C’est pourtant bien vers le chef de l’État que les regards sont désormais tournés. Il va devoir répondre à l’inquiétude qui se lit nettement dans les yeux des Français.