Par
Enzo Legros
Publié le
8 sept. 2025 à 7h12
À la sortie de la station de métro Basso Cambo de Toulouse, un amas de personne se regroupe à l’arrêt de bus vendredi 5 septembre, aux alentours de midi. Dans quelques minutes, cette vingtaine de personnes doit embarquer dans le nouveau bus express du réseau Tisséo, à destination de Muret. « Une heure d’attente, c’est long », fait remarquer l’un d’eux. Mais après un peu de patience, le chiffre 117 apparaît au loin, sur un bus rouge. Le véhicule ouvre ses portes, et le voyage peut commencer, ou plutôt le défi. Celui de relier la Ville Rose à la sous-préfecture du département en 35 minutes, top chrono ! On vous emmène sur la toute première ligne de bus express de l’agglomération toulousaine.
Dans le 117, « on gagne 30 minutes »
Installé au bord de la fenêtre, Laurent est à son aise. Cela fait maintenant cinq jours que le retraité monte dans ce bus, fraîchement inauguré le 1er septembre. Décontracté, il sait qu’il va rentrer chez lui, à Muret, après une escapade à Toulouse, pratiquement d’un claquement de doigt comparé au trajet qu’il subissait dans les bouchons. « C’est beaucoup plus fluide, on gagne au moins 30 minutes », estime le voyageur. Sur 30 % de l’itinéraire, son conducteur emprunte des voies spécialement conçues pour lui, au centre de la voie.
Les bus express ont des voies prioritaires sur 30 % de leur trajet. (©Enzo Legros/Actu Toulouse)
Au bout d’une semaine d’utilisation, la grande nouveauté de la rentrée a conquis Laurent, et certaines de ses connaissances. « Je vois beaucoup de personnes qui ne prenaient pas le bus qui s’y sont mis », témoigne-t-il. Sept arrêts plus tard, à Roques-Mickaëlis, Grégory monte à son tour par la porte de devant. L’habitant de Toulouse sort du magasin Ikéa de Roques, un déplacement qu’il ne pouvait pas faire aussi simplement auparavant.
« Avant c’était le périple »
Grégory fait partie des grands adeptes de cette navette qui part de Toulouse une fois toutes les heures en journée, et toutes les 15-30 minutes en heures de pointe. « Avant c’était le périple », assure l’usager, qui se sert de la ligne 117 pour « aller au restaurant » ou s’accorder divers plaisirs. Juste derrière lui, Frédérique est tout aussi ravie de son nouveau véhicule quotidien.
Pour cette fonctionnaire, le bus express est une solution nettement plus fiable que le train, qu’elle utilisait jusqu’ici. « La liaison entre Muret et Toulouse est beaucoup mieux desservie, et c’est moins cher », résume-t-elle sur le chemin du travail. Alors même si le train est plus confortable, elle compte bien continuer à prendre le bus tous les matins.
Manque de place et longue attente, les seuls points noirs
Si la satisfaction émane de tous les avis dans le bus, nombreux sont ceux à relever les mêmes problèmes. « Je m’attendais à un bus plus grand, avec plus de places », partage Frédérique, et beaucoup d’autres personnes assises à l’arrière du bus qui ont vécu des matinées dans un bus « noir de monde ». « Je croyais que ça serait un bus accordéon moi aussi, mais je pense qu’ils vont vite le modifier, ce n’est que le début », ajoute Grégory.
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Même aux heures creuses, un manque de places assises se fait ressentir chez les usagers. (©Enzo Legros/Actu Toulouse)
Deuxième point noir : l’attente. Le matin et le soir, le bus passe tous les quarts d’heure. Mais pour les autres, une heure, c’est long. « Mais c’est déjà pas mal », rappelle Laurent. Il est 12h30. Le chauffeur a tutoyé la pédale à partir de 11h55, et vient de s’arrêter à Muret… en 35 minutes pile ! « Mais ce n’est pas toujours le cas », précise Laurent.
L’express n’échappe pas aux bouchons
Sens retour. Le même conducteur regagne la Ville Rose, mais le public est diamétralement différent. Le bus est plein à craquer de jeunes, allant jusqu’à des collégiens en route pour une après-midi de cours.
Dans le sens Muret-Toulouse, les bus de la ligne express 117 du réseau Tisséo sont très souvent pleins à craquer. (©Enzo Legros/Actu Toulouse)
L’un d’eux a le regard fixé sur son téléphone, plus précisément sur l’application Tisséo. « 30 minutes pour aller à Basso (Cambo), jure ? », s’exclame-t-il entouré de ses amis, avant d’entamer son premier voyage dans le bus express. Les autres lui confirment la nouvelle, mais pas de chance, un bouchon s’est formé aux portes de Toulouse.
Une fois que le véhicule franchi les 30 % de voies, il retourne sur les voies classiques. Et ce midi, il traîne des pieds sur la dernière portion, entre Roques et Toulouse, derrière les automobilistes. Sur le retour, le pari des 35 minutes n’a pas tenu. Il faudra 45 minutes pour qu’il se gare devant l’arrêt de métro Basso Cambo. « Peut-être qu’il manquerait encore des aménagements », note Caroline, avant de descendre du bus. « Après tout, ce n’est que sa première semaine », rappelle-t-elle.
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