Et si la gratuité des transports était une fausse bonne idée ? C’est ainsi que l’on pourrait résumer les conclusions tirées par une trentaine d’habitants de la métropole qui ont participé à trois ateliers participatifs menés en février. « Psychologiquement, si on propose « gratuit » ou « payant », on dit « gratuit sans réfléchir », confie une participante dont le nom n’a pas été dévoilé. Mais, en étudiant plus précisément le financement du réseau Star, les Rennais interrogés ont changé d’avis : « Rien n’est jamais gratuit », admet un autre.
Aujourd’hui, 60 % du budget des transports en commun est pris en charge par le « versement mobilités » dont s’acquittent toutes les entreprises de plus de onze salariés de la métropole. La billetterie, donc les usagers, apporte 25 % des recettes. Ce qui signifie que si les recettes de la vente des titres de transport venaient à disparaître, Rennes métropole devrait trouver 51 millions d’euros en plus.
Réduction du temps de trajet
Supprimer cette recette impliquerait donc des sacrifices. « La gratuité a un coût qui va se répercuter sur la qualité du service », résume un habitant.
Certains craignent aussi une saturation des bus et métros : « Déjà full quand on prend la ligne B à 8 h, alors si c’est gratuit, ça sera encore pire », témoigne une usagère.
Finalement, les participants ont privilégié l’amélioration de l’offre à la gratuité. « Ce qui nous ferait prendre plus souvent les transports, c’est la réduction du temps de trajet, pas la baisse du prix », explique un métropolitain.
Conservation du modèle actuel
Pour beaucoup, le prix actuel (1,70 € le ticket) n’est pas un frein. « Ce qui nous manque, ce sont des bus plus fréquents, surtout en périphérie », explique un habitant.
La tarification solidaire, jugée « juste et généreuse », reste plébiscitée, à condition qu’elle soit mieux connue.
Un consensus se dégage de cette consultation : conserver le modèle actuel, investir dans la fréquence et l’amplitude du réseau et améliorer sa lisibilité. Comme le résume une participante : « On préfère payer un ticket que voir le service se dégrader. »