La saison passée, la Section Paloise avait attendu la 18e journée pour triompher loin du Béarn, lors d’une victoire flamboyante dans le gymnase du Racing, le 1er mars dernier. Samedi, « les hommes » de Sébastien Piqueronies ont frappé fort d’entrée, en faisant tomber dès la 1re journée le Castres Olympique dans son antre si redouté. Un succès de prestige pour lancer l’an V du mandat du Cantalou, qui doit emmener la Section Paloise dans le top 6 du championnat, après 22 ans loin des phases finales.

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La saison passée, la Section Paloise avait attendu la 18e journée pour triompher loin du Béarn, lors d’une victoire flamboyante dans le gymnase du Racing, le 1er mars dernier. Samedi, « les hommes » de Sébastien Piqueronies ont frappé fort d’entrée, en faisant tomber dès la 1re journée le Castres Olympique dans son antre si redouté. Un succès de prestige pour lancer l’an V du mandat du Cantalou, qui doit emmener la Section Paloise dans le top 6 du championnat, après 22 ans loin des phases finales.

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Au commencement était Castres ?

Même si les Tarnais ont complètement raté leurs retrouvailles avec leur public, gagner à Castres reste un exploit rarissime pour les Béarnais. Ce n’est que la deuxième fois en 52 ans, après la victoire du Pau de Colin Slade en 2018. Pau restait sur cinq défaites bonifiées dans le Tarn. « On a toujours eu des matches serrés ici, sans jamais arriver à les faire basculer en notre faveur. Aujourd’hui, c’est passé grâce au combat », savourait le vice-capitaine Beka Gorgadze.

Auteur d’une prestation à l’image de son équipe – discrète, parfois confuse (un ballon perdu, une pénalité concédée sur occasion d’essai), mais valeureuse (12 plaquages, 2 grattages) – le troisième ligne centre résumait : « C’était un premier match féroce, très combattu, avec peu de jeu mais au final il fallait serrer les dents, être durs. »

Sur l’année écoulée, il s’agit du troisième succès de suite à l’extérieur (Lyon, Vannes et désormais Castres) pour un effectif peu bouleversé à l’intersaison. Les valeurs de combat et la solidité en conquête, déjà visibles en fin de saison dernière, ont de nouveau porté la Section. « La récompense de deux mois de travail », soulignait Gorgadze. Le manager Piqueronies appuyait : « Nos ambitions de l’été font que l’on se doit d’être durablement meilleur devant. »

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« On s’est battu comme des fous »

Souvent séduisante mais trop souvent perdante depuis son retour dans l’élite, la Section a cette fois remporté son bras de fer en assumant ses défauts : maladresse, imprécision, indiscipline. « Surtout ces moments que l’on a passés à 14. On a vu une équipe soudée, on s’est battus comme des fous. Le ballon porté que l’on défend après le carton jaune est l’exemple parfait », illustrait encore Gorgadze. « Défendre notre ligne comme ça à 14, contre une équipe aussi costaud, c’est un vrai exploit », renchérissait l’ailier Aaron Grandidier.

Le deuxième acte, point faible récurrent de l’exercice précédent, a été mieux maîtrisé malgré les nombreux mauvais choix observés durant cette première journée poussive, comme chaque rentrée de Top 14. « En 2e mi-temps contre le vent, on trouve une touche directe, on prend un carton jaune, on est globalement dominés territorialement. Tout était réuni pour un scénario cauchemar », notait Piqueronies. « La saison dernière, on a toujours peiné en 2e mi-temps. Là, globalement, on a réussi à maintenir notre niveau d’énergie. Même s’il y a eu beaucoup de déchets techniques, il faut valoriser l’état d’esprit des garçons, qui a fait la différence. »

Castres a buté sur le rideau défensif des Béarnais, magistraux d’abnégation pour décrocher un premier succès dans le Tarn depuis 2018.

Castres a buté sur le rideau défensif des Béarnais, magistraux d’abnégation pour décrocher un premier succès dans le Tarn depuis 2018.

Rodolphe Martin

Oubliées les critiques des amicaux

Cette prestation prend d’autant plus de relief que Pau restait sur deux lourdes défaites en préparation, face à Montpellier et La Rochelle. De quoi installer le doute chez les supporters. « Cette victoire, c’est une énorme récompense du travail de l’été. On savait aussi que l’on avait été beaucoup critiqué après les deux matches amicaux. C’était un peu le but. Ce qui allait compter, c’était la performance d’aujourd’hui », glissait un Gorgadze revanchard, mais déjà tourné vers la réception du Stade Français, large vainqueur du promu montalbanais (47-24). « Il ne faut pas s’emballer, c’est une case de cochée, mais il faut regarder devant. »

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Le prochain défi est clair : confirmer au Hameau. « Il faut que ce soit durable. Si cela ne l’est pas, ce sera très difficile pour nous », insistait Piqueronies. « Mais il est évident que sur les devoirs de l’été, notamment sur la conquête directe, la Section a été au rendez-vous du Top 14. »

Sans plusieurs cadres

Aaron Grandidier n’oubliait pas de souligner les nombreuses failles dans le jeu palois samedi, entre maladresse, indiscipline, et précipitation. « Il nous manque quand même de l’efficacité surtout quand on a des grosses avancées mais c’est sûr qu’on a marqué beaucoup plus de points qu’eux à chaque entrée dans les 22. C’est super positif mais je pense qu’il faut quand même être plus tueurs, surtout quand on franchit. »

À Castres, la Section Paloise s’est déplacée sans plusieurs cadres de son effectif, au repos (Daubagna, Attissogbe, Gailleton) ou en convalescence (Rey, Manu), ainsi que ses deux recrues argentines (Montoya, Isa) qui devraient rajouter un peu plus de puissance au paquet d’avants béarnais. « Le Top 14 se joue sur tout un effectif. On a montré que même sans les internationaux, on était capable de faire une perf’. C’est une concurrence saine aussi qui est importante pour la construction de la confiance d’un groupe », jubilait Aaron Grandidier.

En s’imposant à Pierre-Fabre, la Section a envoyé un premier signal clair. Parfois brouillonne mais toujours féroce, elle a bâti une victoire peut-être fondatrice, plus symbolique que comptable. Reste désormais à transformer l’exploit en habitude, car c’est bien la régularité et non les coups d’éclat isolés qui ouvrira enfin la porte du top 6 tant convoité.