Philippe Lazzarini, commissaire général de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), à Genève (Suisse), le 10 mars 2025. Philippe Lazzarini, commissaire général de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), à Genève (Suisse), le 10 mars 2025. FABRICE COFFRINI/AFP

Philippe Lazzarini est commissaire général de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), une organisation créée en 1949, qui intervient à Gaza, en Cisjordanie, en Jordanie, au Liban et en Syrie. Dans l’enclave palestinienne, plus de 10 000 employés palestiniens de l’agence assurent des missions humanitaires, d’éducation et de santé.

Depuis l’attaque terroriste menée par le Hamas, le 7 octobre 2023, les relations avec Israël se sont dégradées, l’Etat hébreu accusant l’UNRWA de complicité avec le mouvement palestinien, ce que des enquêtes internes de l’Organisation des Nations unies (ONU) ont démenti. M. Lazzarini, qui n’est plus autorisé par Israël à se rendre à Jérusalem, a répondu au Monde par visioconférence.

Quelle est la situation dans la ville de Gaza, alors que l’offensive de l’armée israélienne s’intensifie ?

Il y a une atmosphère d’incrédulité, de panique, de peur, d’angoisse. Les gens de Gaza ne savent pas vraiment ce qu’ils veulent faire ou ne pas faire parce que, de toute manière, les ordres d’évacuation sur des zones dites « humanitaires » ne signifient évidemment pas grand-chose pour eux ; ils ont l’impression, où qu’ils soient, qu’il n’y a aucun endroit sûr. Il y a aussi la peur des habitants de se dire : si on s’en va, on ne reviendra pas. C’est un peu toujours cette angoisse, héritée de la première Nakba [le déplacement forcé de 700 000 Palestiniens à la création de l’Etat d’Israël en 1948] : on est partis, on ne revient jamais.

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