Entretien avec l’emblématique capitaine de l’équipe de France (36 ans) qui participe au championnat du monde à partir du 12 septembre en Asie.

À quel point l’épopée des Bleues, battues en quart de finale du Mondial, vous a-t-elle inspirée ?

On a ressenti beaucoup de fierté, bravo à elles. Elles ont débloqué des choses sur l’aspect mental lors de cette compétition. Elles ont pris conscience qu’elles peuvent rivaliser avec les meilleures équipes du monde. Petit à petit, elles vont continuer de grandir.

Depuis la défaite en Ligue des Nations contre la Slovénie, fin juillet, comment se passe votre préparation pour le championnat du monde ?

On fait une très bonne préparation. À Cannes, on a connu une grosse période d’entraînements physiques et techniques avec beaucoup de rythme, d’intensité et de combativité. On est arrivés au Japon depuis une semaine, on est concentrés sur ce qu’on a à faire. On a encore quelques jours pour être prêts lors du premier match.

Pour vous, c’est aussi une longue période de séparation avec vos familles. Est-ce difficile à vivre ?

Oui, ce n’est pas simple du tout. Ma fille aînée a 10 ans, elle sait que c’est mon métier et ma passion. Tous mes enfants sont fiers de moi, ma femme est solidaire et forte, je ne pourrais jamais assez la remercier… Mais quand on ramène des médailles et qu’on voit le sourire de nos enfants, ce sont des moments inoubliables.

Vous avez l’avantage de former une sorte de famille avec vos coéquipiers de l’équipe de France…

On se côtoie depuis presque 20 ans pour certains. C’est plus facile de passer des étés loin de la famille quand on passe des bons moments avec cette équipe qui est portée par une énergie folle.

Avant de rejoindre les Philippines pour la compétition, vous terminez la préparation au Japon, un pays avec lequel vous avez des liens forts…

On vient souvent au Japon, la première fois en 2013 à Kyoto mais aussi à Osaka, Nagoya ou à Tokyo pour les Jeux Olympiques en 2021. Là, nous sommes à Okynawa, c’est la troisième fois que nous venons ici. On se sent bien dans ce pays, on aime la culture, les conditions sont superbes.

« Ramener une médaille »

Quel est l’objectif fixé pour le championnat du monde ?

L’objectif est clairement de ramener une médaille, on sait que ce sera difficile parce que la concurrence est forte dans le volley mondial. Il va falloir qu’on soit nous-mêmes : agressifs, aller chercher chaque ballon, être concentrés et jouer en équipe. Il faut réussir à créer ça dès le début pour arriver sur les matchs couperets avec de la confiance.

À titre personnel, comment vous sentez-vous avant d’entamer la compétition ?

Je me sens très bien physiquement et techniquement. Nos entraînements sont de très bonne qualité, tous les feux sont au vert pour aider l’équipe du mieux possible.

Cet été, vous avez passé le cap des 400 sélections et un gymnase porte désormais votre nom en Alsace. Que ressentez-vous ?

Il y a beaucoup de fierté. Quand les saisons s’enchaînent, on ne se rend pas compte de l’impact d’une carrière. La ville où j’ai grandi a renommé une salle à mon nom, c’est quelque chose qui m’a vraiment touché. Aussi, je suis content de cette longue carrière en équipe de France marquée par les 400 sélections, j’ai toujours ressenti du plaisir de porter ce maillot et j’ai fait le maximum pour faire briller le volley français.

À l’image de Nicolas Le Goff, Earvin Ngapeth ou encore Quentin Jouffroy, avez-vous à l’esprit de revenir jouer dans un club du championnat français avant la fin de votre carrière ?

On est Français, on aime la France et on aimerait tous jouer en France. Je ne sais pas si cela pourra se faire, je suis encore sous contrat avec mon club polonais. On verra pour la suite… À Montpellier, il y aura deux champions olympiques, il faut être fier de ça.

Il n’est donc pas exclu de vous voir porter à nouveau le maillot de Sète, votre premier club professionnel ?

Sète a une place importante dans ma vie, c’est l’endroit où j’habite avec ma famille. Pour l’instant, je n’y pense pas, c’est trop tôt.

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Bio express
Né le 30 octobre 1989 à Mulhouse
Poste : passeur
Plus de 400 sélections en équipe de France
Parcours en club : Sète (2009-2013), Ravenna (ITA, 2013-2014), Friedrichschafen (ALL, 2014), Kazan (RUS, 2015), Kedzieryn-Kozle (POL, 2016-2021), Jastrzebski (POL, depuis 2021).

Programme des Bleus au Mondial : France – Corée du Sud, 14 septembre (18h), France – Finlande, 16 septembre (18h), France – Argentine, 18 septembre (18h).