Il faut canaliser ces colères et leur donner un contenu. Notre boulot, c’est ça ! » Durant les échanges, dimanche matin, sous l’ombre agréable des pins du parc Victorin-Blanc, quartier de la Cride, Pierre Daspre, secrétaire de la fédération PCF du Var, termine ainsi son intervention. Quelques instants auparavant, Jean-Pierre Meyer, secrétaire de la section PCF ouest Var et élu au conseil national du PCF, avait planté le décor : « Cette fête se situe dans une période de toutes les préoccupations. C’est une situation ouverte sur toutes les possibilités, les meilleures comme les pires. Le 8 septembre, un certain Premier ministre va devoir rendre ses affaires, puis il y aura les 10 et 18 septembre », présente-t-il.

Pour un impôt plus juste

Certains dans le public, comme Amaryllis, ne voient pas d’un bon œil le fait de rallier le mouvement du 10 septembre, cette nébuleuse. Sylvie Vinceneux, membre du conseil national du PCF, déclare : « Vous avez vu cet été que la pétition contre la loi Duplomb a rassemblé 2 millions de signatures. C’est pour ça qu’on ne peut pas rejeter le 10 septembre en disant « c’est tous des fachos ». Le problème principal aujourd’hui, c’est que le travail ne paie plus, les salariés ne peuvent plus se loger, partir en vacances… » Présent dimanche à la fête, Jérémy Bacchi, sénateur PCF des Bouches-du-Rhône, rappelle la position de son parti : « Nous pensons que nous devons être de toutes les mobilisations qui participent à la construction du progrès social. Je crois que l’heure est venue de la convergence de toutes celles et de tous ceux qui veulent plus de justice et d’égalité, encartés ou non dans une organisation. » Sur la dette et la manière de renflouer le bateau France, le sénateur communiste a une vision radicalement opposée à celle de François Bayrou. « On n’a pas un problème de dépenses, qui sert pour lui à justifier de devoir faire 44 milliards d’économies, en ciblant les services publics et les collectivités, mais un problème de recettes », pose-t-il. « Le patrimoine des 500 familles les plus riches en France atteint 1 300 milliards, l’équivalent de 40% de la dette française qui s’élève à 3 000 milliards. » Pour le PCF, il faut « réformer la fiscalité, pour faire payer moins d’impôts aux classes populaires et moyennes, et mettre davantage à contribution les plus hauts revenus ».