« Ukraine, la culture en guerre » de Thomas Raguet PUBLIC SÉNAT.
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Ce documentaire raconte la stratégie d’effacement de la culture ukrainienne par les Russes et le travail minitieux de volontaires pour, au contraire, la préserver. Ce soir à 21h00 sur Public Sénat.
Au-delà de la violence, des morts et des blessés, l’invasion lancée par Poutine contre l’Ukraine il y a trois ans cache une autre guerre : celle contre une culture que la Russie cherche à éradiquer. C’est ce qu’expose ce documentaire où l’on voit que, dès les premiers temps de l’attaque, des lieux culturels et des monuments historiques ont été ciblés. Le Musée d’Ivankiv, par exemple, où était abritée une importante collection d’art naïf, a été détruit par un tir de missile dès février 2022. Les photos satellite montrent que les bâtiments voisins sont intacts, ce qui prouve que le musée a bien été visé intentionnellement.
A Skovorodynivka, le Musée national littéraire et commémoratif Grigori-Skovoroda a été bombardé en mai 2022. Pour Hanna Yarmysh, qui y dirige le département de l’enseignement scientifique, en s’en prenant à ce lieu hommage à un grand philosophe de la liberté qu’elle qualifie de « Kant ukrainien », « les Russes détruisent sciemment tout ce qui est cher au peuple ukrainien, tout ce qui fait sa fierté ».
Maintenir une vie culturelle malgré la guerre
Cette volonté d’effacement se traduit aussi par le vol, comme au Musée d’art de Kherson où plus de 10 000 œuvres ont été pillées début novembre 2022, juste avant la reprise de la ville par les forces ukrainiennes. Les Russes en ont également dérobé l’inventaire pour que la provenance des objets soit difficile à prouver. Une partie de la collection a été vue en Crimée occupée et reconnue par des employés du musée.
Grâce à la reconstitution de documentation et à l’étude des bâtiments endommagés en vue de leur future reconstruction, des volontaires préparent à la fois l’après-guerre et les potentiels procès contre la Russie, y compris des demandes de restitution. Le film montre le travail minutieux des professionnels et des bénévoles pour collecter des informations, restaurer des ouvrages endommagés tels qu’un manuscrit du Moyen Age, ou encore pour maintenir une vie culturelle malgré la guerre.
A Kharkiv, une jeune illustratrice dessine des personnages sur les photos d’immeubles démolis pour raviver le souvenir des activités en temps de paix et les poste sur Instagram. On suit également, dans une séquence particulièrement émouvante, un groupe des « forces culturelles », des soldats et des artistes civils qui viennent jouer et chanter pour les combattants sur le front.
◗ Samedi 19 avril à 21h00 sur Public Sénat. Documentaire de Thomas Raguet (2025). 58 min. (Disponible en replay sur le site de Public Sénat).