Le RCT a frappé un grand coup par la façon dont il a totalement survolé la première mi-temps. Les Varois ont plié le match en 33 minutes.

Nous avons trouvé Pierre Mignoni trop modeste, mais c’est sans doute la marque des entraîneurs ambitieux. Le « patron » du RCT a trouvé le moyen d’évoquer spontanément ce qui n’avait pas marché pour son club samedi soir.

Sur le coup, ça semblait relever de la gageure car tous les observateurs étaient sidérés par la façon dont Toulon a surclassé Montpellier sur sa propre pelouse, après notamment une première mi-temps magnifique et ces trois essais marqués en 25 minutes (8e, 33e). Un ballon porté conclu par Mercer encadré par deux mouvements dans les espaces. D’abord un déboulé de Gaël Dréan sur l’aile droite avec coup de pied à suivre pour lui-même au détriment de Price et de Banks. « On savait que leur arrière rentrait vite… », commenta-t-il sobrement. L’ailier convoqué l’hiver dernier par Fabien Galthié a montré toute sa classe, mais le petit « 9-8-9 » entre Serin et Mercer qui précéda lui avait bien ouvert la voie. Puis il y eut cette fleche perçante en première main de Juan Ignacio Brex relayé par Cowie et Domon. Le brio et la classe étaient Toulonnais, ça tournait presque à l’insolence. Voilà comment le RCT menait 24-3 à la pause.

Pierre Mignoni, c’est bien son rôle, préféra mettre l’accent sur les bases du succès que sur ses atours. Il avait une grande confiance dans le talent de ses attaquants (lire en page 5, notre récit de l’intérieur sur Brex). Mais il crut bon de préciser : « Au-delà de notre réussite en attaque, on a montré beaucoup de solidarité en défense. J’ai vu beaucoup de bonnes choses, dans ce secteur car on a créé des ballons lents pour Montpellier. On a perturbé le jeu qu’ils voulaient mettre en place car ils ont des avants qui aiment prendre le ballon en avançant pour dominer les collisions. On a su les freiner sur ça. »

Ribbans énorme sur les mauls

Il est exact que les avants héraultais, annoncés denses ont été contrés. Nous avons noté le boulot énorme de démolition de David Ribbans sur les mauls adverses, ce que le coach a confirmé. Pierre Mignoni a également bien géré sa première ligne avec un Jean-Baptiste Gros à gauche excellent pendant 40 minutes, et bien relayé par Danny Priso.

Puis à droite, le coach laissa souffler Beka Gigashvili pour donner 20 minutes de temps de jeu à son international russe Nikoloz Narmania. « Est-il prêt à jouer 40 minutes ? Non. Mais les 20 minutes qu’il a passées sur le terrain ont été très bonnes. »

Puis Mignoni a volontairement mis l’accent sur une deuxième mi-temps moinsmaîtrisée. Il nous rappela une ou deux scories regrettables affichées par Ribbans et l’arrière Domon, si brillants vus des tribunes. Elles ont permis en partie, le baroud d’honneur montpélliérains, sans doute. Le coach restait dans son rôle en faisant ça. Mais si on élargit la focale, c’est Toulon qui a sidéré tout le monde samedi au Septeo Stadium.